La cité de l’Enfance sera préservée
A Marcinelle, la cité de l’Enfance va rester telle que ses concepteurs l’ont dessinée en 1938. Victoire des riverains.
Publié le 01-03-2014 à 06h00
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Le Conseil d’Etat vient d’annuler le permis d’urbanisme délivré pour l’extension de la maison de repos La Tramontane, présente depuis des années sur le site. Après un refus en 2011, le fonctionnaire délégué de la région wallonne avait donné son feu vert à ce projet, peu de temps avant la signature de l’arrêté de classement du domaine par le ministre du Patrimoine Carlo Di Antonio (CDH). Sa décision reposait sur la volonté de ne pas «figer le quartier» en lui permettant de continuer à évoluer et à vivre de ses activités. Dans ce cadre, Raphaël Stokis avait imposé des contraintes d’urbanisme très strictes dans son autorisation. Elles obligeaient le promoteur à réaliser son extension dans un style contemporain sans confusion possible avec le travail des architectes Marcel Leborgne, Victor Bourgeois et Raymond Van Hove. Une liaison en verre renforçait la césure entre le nouveau et l’ancien. Ce projet tombe à l’eau.
Suivant l’avis l’auditeur, le conseil d’Etat a estimé que la dérogation sur laquelle se fondait l’autorisation du fonctionnaire délégué n’avait pas de base légale. Le bâtiment existant se trouve en zone d’équipements communautaires au plan de secteur, où le code wallon dinterdit toute construction ou aménagement non lié à un besoin social assuré ou financé par les pouvoirs publics. Et l’activité d’une maison de repos présente un caractère commercial.
En août dernier, les riverains de la Cité de l’Enfance avaient marqué des points en obtenant la suspension d’un autre permis portant sur un projet d’habitations groupées. Si la cité de l’enfance est classée depuis le mois de mai 2012, c’est à l’initiative d’un couple d’historiens, Béatrice et André Lierneux. A l’appui d’une pétition de 1700 signatures, ils avaient lancé en octobre 2010 la procédure de demande de classement. Qui a abouti en deux ans. L’arrêté ne reconnaît le statut de monument qu’au portique et au pavillon d’entrée du domaine, avec la possibilité d’obtenir un subside de 65% pour le financement de leur restauration. Quant au reste, il est consacré comme ensemble architectural, avec un degré de protection identique mais sans droit aux subsides. Il s’agit de la totalité des pavillons construits dans la première et la seconde phase du projet, mais aussi la pouponnière «Le Berceau», le tracé et les cheminements du parc arboré.