Charleroi: un projet qui n’a pas fait saliver à gauche
Adopté majorité communale contre opposition, le projet de ville présenté par Magnette oublie les plus démunis, selon Écolo et le PTB.
- Publié le 30-01-2013 à 07h00
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«Quand on n'a que les moyens de s'offrir un lunch ou un plat du jour, on ne se fait pas du mal en lisant un menu sept services!» C'est par cette métaphore gastronomique que le chef de groupe Écolo Luc Parmentier a conclu son intervention sur le projet de ville de la majorité PS-MR-cdH lors de la séance du Conseil communal de ce lundi soir.
Trop de laissés-pour-compte
Un projet qui n'a pas mis, mais pas du tout, la gauche en appétit: Sofie Merckx du PTB s'indigne d'y avoir lu qu'il n'existait pas de crise du logement à Charleroi: «Un scoop! Il faudra aller le dire aux 4 000 familles qui composent la liste d'attente du logement social; aux ménages mal logés qui doivent vivre dans des conditions indécentes ou encore aux centaines de SDF qui se présentent tous les soirs à l'abri de nuit Dourlet!».
Pour elle comme pour les Verts, «Le projet de ville défendu par Magnette laisse des milliers de Carolos au bord de la route, les plus fragilisés en sont purement et simplement exclus. N'oubliez pas que ces derniers représentent 15% de la population.»
Pas un catalogue La Redoute
Tripler la capacité d'accueil du logement social pour rencontrer les besoins? La suggestion du PTB a été balayée d'un revers de main par le bourgmestre PS. Pour lui, «Sortir un jour du plan de gestion et de l'austérité impose d'augmenter les revenus de la Ville. Celle-ci doit se mettre en capacité d'attirer de nouveaux habitants. En outre, un projet de ville n'est pas un catalogue La Redoute d'intentions politiques, c'est une note d'orientation forcément incomplète. D'autres actions viendront plus tard.»
Au MR, le Conseiller communal Olivier Chastel n'a pas manqué d'insister sur l'urgence à agir: «Le renouveau de Charleroi, c'est maintenant ou jamais, a-t-il lancé. Nous disposons d'une mandature pour réussir, ne la galvaudons pas.»
Tour de vis sur les dépenses
Chef de groupe cdH, Mohamed Fekrioui s’est réjoui des ambitions de sa majorité, mais il a insisté sur le fait qu’au-delà des objectifs, le choix de la méthode serait déterminant.
Pour le porte-parole du PS au Conseil communal, Gérard Monseux, «Aligner les mots et les belles phrases ne suffira pas. Il faut avancer et s'en donner les moyens.»
Un tour de vis sur les dépenses au budget ordinaire n'empêche pas Charleroi de disposer d'une marge d'investissements encore confortable compte tenu de son faible taux d'endettement, selon Magnette qui l'a souligné: «Ce sera l'une des clés de l'avenir ».