Knoops, toute une vie politique
Étienne Knoops quittera, lundi, le Conseil communal avec 48 ans de mandat au compteur. Et un unique regret : n’avoir jamais été échevin.
Publié le 23-11-2012 à 07h00
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Ils sont une poignée à quitter le Conseil communal de Charleroi après plusieurs mandatures: un hommage leur sera rendu, lundi, lors de la dernière séance. Parmi ces figures politiques qui ont animé le débat, Étienne Knoops est le seul à compter 48 ans de présence. Un record à Charleroi.
Il avait été élu en octobre 1964 pour la première fois, à l'époque sur une liste PSC: «J'avais fait le cinquième score avec 240 voix de préférence, j'étais en sixième position.» Ainsi entre-t-il dans une assemblée qui ne compte encore que 21 mandataires: c'est le Charleroi d'avant fusion, une ville qui brille des mille feux de son industrie. Et de ses projets de développement urbain. À l'époque, son chef de file est un certain Robert Langrand, l'homme du petit ring de Charleroi. La construction de cette autoroute urbaine dont on commence à parler sous le mayorat du libéral Octave Pinkers mettra une décennie à se concrétiser.
Étienne Knoops s'amuse des idées qui animent alors le Conseil communal. «Par exemple, on étudie la possibilité de mettre le ring à double sens, ce que déconseillent vivement des architectes comme Pierre Cosyn.» Des négociations débutent avec les communes périphériques (Marcinelle, Montignies-sur-Sambre, Dampremy) en vue d'y faire passer la ceinture. Ce sera le blocage, si bien que le R9 se circonscrit au territoire de Charleroi-ville.
Des grands chantiers urbains, il y en aura d’autre: la création du périphérique R3, qui complète le R9. Ou encore, le métro de Charleroi. Knoops est le seul mandataire à les avoir vus naître. En 1966, il participe au tricentenaire de la création de Charleroi. Deux ans plus tard, il devient député du Rassemblement wallon.Il siégera à la chambre, ou au sénat, sans discontinuer jusqu’à 1998 où il passe le relais à son poulain Olivier Chastel. C’est en 1976 qu’il crée l’ancêtre du MR avec Jean Gol et François Perrin: le PRLW, qui perd plus tard son identité régionale.
Ministre, secrétaire d'État: dans le gouvernement fédéral, il goûte à ces fonctions. «De 74 à 77 puis de 81 à 83». Par contre, jamais il ne montera dans un exécutif communal où il compte pourtant neuf années de participation au pouvoir, en bipartite avec le PLP au début de sa carrière et dans la tripartite MR-cdH-PS pour finir.
S'il y a une frustration politique, c'est celle-là: «n'avoir jamais été échevin!» Ce n'est pourtant pas faute d'avoir essayé. Au cours de ses huit mandats consécutifs, le libéral a connu pas moins de neuf bourgmestres: dans le Charleroi d'après les fusions, c'est Jean-Claude van Cauwenberghe qui lui laisse le souvenir du plus dynamique. Avec un autre regret, confie-t-il: «celui de ne pas avoir mis assez d'énergie à combattre son projet de démolition de l'ancienne maternité Reine Astrid.»