Itinérances, invitation au voyage
Une représentation unique du spectacle «Itinérances» aura lieu samedi à l’Eden. L’occasion de s’ouvrir à la culture de l’autre.
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Publié le 16-11-2012 à 07h00
«Itinérances» est un voyage au travers des journaux intimes tenus par de jeunes adultes marocains durant la collecte du patrimoine oral de leur région, Tadla Azilal. Le voyage fera escale plusieurs fois, s’arrêtera pour laisser place à l’écoute des récits. Cinq musiciens-chanteurs et cinq conteurs, soit dix voix issues de divers horizons, transmettront au public les parcelles de mémoires collectées.
Pluridisciplinaire, «Itinérances» sera aussi multilingue, quoi de plus normal pour une expérience internationale. De ce mélange des langues et de la comparaison des cultures à travers les thématiques du voyage et de la transhumance, le projet se veut créateur d'un langage universel. Il n'est pas question ici de comprendre des mots mais un sens. Une part d'interprétation sera donc laissée au public. « C'est plus constructif », remarque Jakès Aymonino, à la tête de la Manufacture Verbale.
Ce spectacle est le fruit de la coopération entre la Maison du Conte (Belgique), de l’Université Sultan Moulay Slimane de Beni Mallal, du Centre des Arts de la Parole (Maroc) et de La Manufacture Verbale (France). L’ensemble de ce projet, unique au Maroc, repose sur la quinzaine d’étudiants âgés de 21 à 24 ans qui ont participé à l’atelier du conte organisé par l’Université Sultan Moulay Slimane. Acteurs de la collecte, ils ont recueilli des récits, des souvenirs, des contes, des chants, des légendes et des proverbes auprès des «anciens».
Pour Fatima Zarah Salih du Centre des Arts de la Parole, « Il y a urgence, c'est une course contre la montre car la mémoire disparaît, les gens meurent ». Jakès Aymonino rectifie: «Heureusement qu'il y a des choses qui disparaissent ou se transforment car c'est le principe de l'oralité. Et parfois, des étincelles apparaissent». Omar en est un exemple. Conteur depuis 40 ans, les histoires qu'il raconte sont parfois issues de films contemporains qu'il adapte de façon à ce qu'ils ressemblent à des contes traditionnels.
L’Eden héberge également une exposition retraçant le parcours des jeunes à la recherche de ces récits. Les photos exposées sont des clichés de paysages, d’hommes et de femmes capturés par les étudiants. Cette exposition est visible jusqu’au 19novembre, dans l’écrin du boulevard de l’Yser.
M.U.