Albert II et Paola, 100 ans après Albert Ier et Élisabeth
Pour la troisième fois depuis le début du règne d’Albert II, le couple royal s’est rendu à Charleroi. La visite d’hier s’inscrivait dans le cadre du centenaire de l’exposition de 1911.
Publié le 01-06-2011 à 07h00
Au début du mois de juillet 1911, le roi Albert Ier et la reine Élisabeth se rendent à Charleroi pour rehausser de leur présence l’exposition internationale. Hier, un siècle plus tard à un mois près, le roi Albert II et la reine Paola sont eux aussi à Charleroi. Une visite que le couple royal a accepté de rendre dans le cadre de la commémoration du centenaire de la fameuse exposition qui vantait le savoir-faire du bassin de Charleroi, alors en pleine expansion économique.
Le contexte semble cependant différent. Car en un siècle, Charleroi a connu les aléas de l’histoire, avec, entre autres, deux guerres mondiales, la catastrophe du Bois du Cazier, mais aussi l’enrichissement que fut l’immigration liée au besoin de main-d’œuvre. Et puis la région a a connu une lente érosion de sa prospérité, avec les fermetures d’entreprises et le chômage…
Célébrer le centenaire de l’expo de 1911 en se contentant d’exalter la nostalgie d’un monde passé aurait sans doute été vain, a rappelé le bourgmestre, Jean-Jacques Viseur, dans le discours qu’il a prononcé hier pour la visite du couple royal. Car pareille approche n’aurait pas pu être le moteur nécessaire à la reconstruction d’un avenir pour la métropole. Un avenir qui se concrétise aujourd’hui.
Trois objectifs pour renaître
Aussi, pour commémorer l’anniversaire de cette exposition, Charleroi s’est fixé trois objectifs. D’abord mettre en valeur ce que ses usines produisent ou mettent au point, que ce soit dans le domaine spatial, ferroviaire, aéronautique, des biotechnologies, du verre ou encore dans les constructions métalliques, Caterpillar en étant un fleuron de réputation internationale.
La Ville entend aussi réconcilier le citoyen avec ses industries afin de mettre fin au découragement engendré par les fermetures des usines. C'est la raison d'être des nombreuses portes ouvertes et autres bourses d'emploi. Enfin, a rappelé le mayeur, « comme en 1911, nous sommes convaincus qu'il n'y a pas de développement harmonieux sans formation ni culture ».
L’initiative la plus innovante dans le domaine de la formation est le campus technologique basé sur l’aéropole. Une sorte de centre qui permet de faire coller en permanence la formation avec les besoins des entreprises, et ce pour tous les niveaux de qualification.
Au plan culturel, Charleroi est aussi tournée vers l’avenir. Son musée de la Photographie, récemment agrandi, est une référence du genre en Europe. Implantés au cœur de la célèbre maison d’éditions Dupuis, les studios Dreamwall et Keywall constituent le prolongement d‘une tradition de l’image qui colle depuis longtemps à Charleroi. Et c’est précisément d’un « pôle de l’image » qu’il sera bientôt question dans les anciens bâtiments de la Banque nationale de Belgique.
Bref, Charleroi commémore les 100 ans de son exposition dans un esprit de renaissance. C’est dans un esprit aussi proche que celui de ses ancêtres que le couple royal a visité, un siècle plus tard, Caterpillar, le musée de la photo ainsi que les studios Dreamwall et Keywall.¦