Trois coups de couteau à son compagnon
La trentenaire dit avoir violemment réagi pour se sortir des griffes de son compagnon. Ce qui ne correspond pas aux éléments du dossier.
- Publié le 04-09-2023 à 19h36
- Mis à jour le 04-09-2023 à 19h37
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Le 13 mai dernier, dans un immeuble à Charleroi, Grégory est découvert par un voisin dans un état de santé inquiétant, dans la salle de bain du logement qu’il occupe. "Il est très blanc et très fatigué", décrit l’auteur de l’appel. Et pour cause puisque Grégory vient tout juste de recevoir trois coups de couteau (un dans le bras gauche et deux dans le thorax à proximité du cœur) et se vide de son sang. Alexandra, sa compagne, est l’auteure des coups de couteau, et s’empresse de prendre des torchons et des essuies et nettoie le sol.
"Je voulais juste qu’il arrête"
Ce lundi après-midi, devant le tribunal à trois juges, la femme de 38 ans a reconnu les faits. "Ce n’est pas une tentative de meurtre. C’était par peur, je voulais juste qu’il arrête d’être violent parce qu’on se battait", explique la prévenue en invoquant une situation de légitime défense et en confirmant un contexte de consommation d’alcool et de cocaïne derrière cette scène de violence.
Malgré ce que dit Alexandra, le parquet campe sur ses positions et confirme la qualification de tentative de meurtre. Pour conforter cette analyse, plusieurs éléments sont cités à l’audience: "Il y a l’arme utilisée, la localisation des coups donnés vers le cœur, ce qui est une zone létale et le nombre de coups. Sans oublier la détermination affichée par la prévenue, qui est allée dans la cuisine pour prendre le couteau et qui n’a pas fait appel aux secours", argumente la substitute Garcez.
Une disqualification des faits plaidée
Toujours selon la substitute du procureur du Roi, la thèse d’une légitime défense ne tient pas la route. "Celui qui est considéré comme le frère de cœur de la prévenue confirme que la victime n’a donné aucun coup à la prévenue et que quand il a lâché cette dernière, elle s’est dirigée vers la cuisine pour prendre l’arme blanche. Ce n’est pas du tout une situation de légitime défense." Déjà connue de la justice pour un procès-verbal rédigé à la suite d’un… coup de couteau asséné à un ex-compagnon en 2017, Alexandra risque gros. Six ans de prison sont requis contre elle.
Me Laura Danneau, l’avocate d’Alexandra, plaide une disqualification des faits en coups et blessures et un sursis probatoire pour cette prévention. Jugement pour le 18 septembre.
