Bébé retrouvé mort dans une voiture à Charleroi: la maman sera-t-elle poursuivie comme ce papa bruxellois qui avait été acquitté par un tribunal?
La maman de l'enfant retrouvé mort sur le parking d'un hôpital carolo ce mercredi 7 juin 2023 pourrait être poursuivie devant un tribunal correctionnel pour homicide involontaire par défaut de prévoyance et de précaution. Comme ce père de famille bruxellois qui avait finalement été acquitté deux ans après avoir oublié son bébé dans sa voiture.
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- Publié le 09-06-2023 à 11h28
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Aucune charge n'a été retenue pour le moment contre la maman qui a oublié son bébé de six mois dans sa voiture ce mercredi 7 juin 2023 sur le parking de l'hôpital Saint-Joseph, à Gilly (Charleroi). S'agissant d'"un drame de la fatalité", comme l'a indiqué le lendemain le procureur du roi Vincent Fiasse au cours d'une conférence de presse, les observations du médecin légiste et des enquêteurs ne laissent planer aucun doute: il s'agit bien d'un accident. D'un oubli involontaire aux conséquences dramatiques.
La mère de famille était persuadée d'avoir déposé sa petite fille de 6 mois à la crèche. Ce n'est qu'en fin d'après-midi, ce mercredi, lorsque son compagnon l'a appelée, inquiet de ne pas trouver le bambin à la crèche, qu'elle a réalisé qu'elle avait oublié son enfant dans son véhicule. Trop tard: la petite fille était déjà décédée.
Si, comme le veut la procédure dans pareil cas, une instruction judiciaire a été ouverte du chef d'homicide involontaire par défaut de prévoyance et de précaution, la mère de famille pourrait prochainement être inculpée avant d'être renvoyée devant un tribunal correctionnel. Une hypothèse qui n'est pas encore exclue. C'est d'ailleurs ce qui est arrivé au père d’un bébé, décédé le 25 juillet 2012 à Evere, en région bruxelloise. Deux ans après avoir oublié de déposer sa petite fille de 6 mois à la crèche du quartier militaire reine Elisabeth, le jeune papa s'était retrouvé devant le tribunal correctionnel. Il avait finalement été acquitté.
Bébé oublié dans une voiture à Charleroi : ce phénomène qui a causé la mort d’une enfant de 6 mois “lié aux vies stressantes que nous menons”De tels faits sont des oublis ne dépendent pas de l’affectif, de l’émotionnel...
Dans les attendus de son jugement, le juge avait pris en compte certaines études, évoquées par la défense dans sa plaidoirie, qui affirmaient que de tels faits sont des oublis qui ne dépendent pas de l’affectif, de l’émotionnel, et donc que l’humain ne peut pas maîtriser. Le ministère public lui-même avait estimé que la faute était minime et il avait requis la suspension du prononcé de la condamnation à l’encontre du père (estimant que la prévention était établie mais qu'il convenait de ne prononcer aucune peine), fortement affecté par la perte de son enfant.
"L’auteur (...) aussi indirectement la victime"
Le tribunal correctionnel de Créteil (en France) avait, pour sa part, poursuivi en 2010 une mère de 4 enfants pour avoir causé involontairement la mort de sa fillette de 18 mois en l'oubliant dans sa voiture. Là aussi, la mère était persuadée d’avoir déposé sa fille chez sa nourrice.
Le parquet avait déclaré qu’elle avait commis "une faute d'inattention", mais que "la justice devait se montrer humaine, l’auteur étant aussi indirectement la victime". La mère avait été déclarée coupable sans qu'aucune peine ne soit pour autant prononcée.
