Des tartines jetées à terre, en guise de souper, et des violences conjugales: Sébastien nie être un bourreau devant le tribunal correctionnel de Charleroi
Plusieurs préventions de violence sont reprochées au prévenu. Le fiston compare même son père "au diable".
Publié le 22-03-2023 à 19h46 - Mis à jour le 22-03-2023 à 21h02
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Pendant plusieurs années, Céline (prénom d’emprunt) s’est tue. En couple avec Sébastien depuis 2009, la jeune femme a vécu l’enfer au sein de ce qui est décrit par le parquet comme "un milieu fermé, où tout se passe à huis clos." Jusqu’au 10 mars 2021, date à laquelle la mère de six enfants prend enfin le chemin du poste de police pour dénoncer une scène de violence conjugale vécue un mois avant. Enceinte de six mois, Céline a été jetée au sol et frappée par Sébastien avant de définitivement quitter le domicile familial. La jeune femme va plus loin et confirme que ce n’est, hélas, pas la première scène de violence dont elle est victime. "Dès le troisième jour de notre relation, il m’a interdit de porter des talons, de m’habiller comme je le voulais et de me maquiller. Il m’a éloigné petit à petit de mes amis et m’a interdit de parler aux hommes", déclare la victime.
Des tartines jetées au sol
À plusieurs reprises également, Céline a été rabaissée et humiliée comme une moins que rien par ce qui était son compagnon sous les yeux de ses enfants et de la famille de Sébastien. "L’un des proches, témoins d’insultes, a même remarqué que la victime baissait les yeux", précise la substitute Pied, interpellée par le comportement violent du prévenu. Céline évoque également des sévices sexuels, via des relations ou des pratiques sexuelles forcées par le prévenu.
Et la jeune mère ne fut pas la seule victime de la violence de Sébastien. Désormais âgé de 11 ans, l’un des fils du couple fut lui aussi victime de coups et de traitements inhumains et dégradant de la part de son paternel. "Le petit garçon, qui aime jouer au foot, a confié recevoir tout le temps des gifles de son papa, parce qu’il envoie le ballon chez les voisins. Il est également question de punitions infligées à l’enfant à la cave ou dans des positions inconfortables avec des planches en bois à tenir sur les bras", détaille Me Charles, tuteur ad hoc pour l’enfant. Ce dernier était même privé de repas par son papa, ou contraint de manger les tartines de son souper au sol.
Accablé par sa propre famille
Sébastien, décrit par son propre enfant comme étant "le diable", conteste l’ensemble des préventions à sa charge. Selon lui, il s’agit d’un complot orchestré contre lui par son ex-compagne, "capable de tout". Pourtant, le dossier regorge de plusieurs témoignages contre Sébastien. Sa propre sœur, qui vivait juste à côté, confirme d’ailleurs "entendre tous les jours des cris" provenant du domicile familial. Le profil inquiétant de Sébastien et l’absence manifeste de remise en question de son comportement contraignent le parquet à requérir une lourde peine de prison: 4 ans. Un sursis probatoire s’avère "nécessaire", avec la poursuite du suivi thérapeutique et la mise en place d’une formation en gestion de la violence.
À la défense, la première option sollicitée est l’acquittement pour l’ensemble des préventions. Jugement le 19 avril.