Le premier salon belge de l’inclusion numérique aura lieu à Charleroi
Bloquez vos agendas : Charleroi organisera et accueillera le 14 septembre prochain son premier Salon de l’inclusion numérique.
- Publié le 18-07-2022 à 21h34
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Initialement programmé en décembre, le premier Salon de l’inclusion numérique de Charleroi avait dû être reporté en raison de la pandémie. Une nouvelle date a été arrêtée, et ce sera pour la rentrée, le 14 septembre précisément, toujours dans les installations de Charleroi Danse.
"Avec nos partenaires et invités, nous avons passé des heures à le préparer dans le détail" , confie l’échevin Éric Goffart (C +), en charge du numérique. Deux groupes cibles ont été identifiés.D’une part, les personnes victimes de la fracture numérique; des fractures numériques même, puisqu’il en existe plusieurs. Et, d’autre part, les travailleurs sociaux et les décideurs. L’idée, c’est de les aider à mettre en place des stratégies pour réduire ces fractures qui laissent à quai encore trop de citoyens.
Première belge
Premier du genre en Belgique, cet événement s’articulera autour de six tables rondes et de trois conférences, d’une vingtaine de stands et d’ateliers et d’une vingtaine d’opérateurs dont TechnofuturTIC, WeTechCare, le Cetic, CharleWood, l’Agence du numérique (AdN), les EPN (Espaces publics numériques), BeCode, la Cité des métiers, le Forem, etc. "Pour toucher un large public, nous avons veillé à inviter des personnalités de référence comme Périne Brotcorne, de l’UCLouvain, sociologue et chercheuse spécialisée dans les questions liées aux inégalités numériques, Mehdi Amar, avec le projet CharleWood, Olivier Bogaert de la Computer Crime Unit… Ce salon vise à favoriser l’inclusion, la clé de voûte de notre projet de ville , souligne Éric Goffart.
La transition numérique doit s’envisager en prenant les dispositions nécessaires pour accompagner les personnes qui présentent un risque d’exclusion , poursuit-il. Le confinement a accéléré cette réflexion en donnant de nombreux visages aux fragilités. Des situations très concrètes qui étaient relayées tantôt par des étudiants contraints de suivre leur cours sur leur smartphone, tantôt par des personnes incapables de prendre un rendez-vous en ligne ou de réaliser une quelconque démarche par Internet."
40% de Carolos concernés
À Charleroi, 40% de la population est potentiellement concernée par le phénomène, soit 80000 habitants, si l’on se réfère aux chiffres du dernier baromètre de l’inclusion numérique de la Fondation Roi Baudouin. C’est la sociologue et chercheuse Périne Brotcorne qui ouvrira le salon en dressant un état des lieux des inégalités numériques en Belgique. Dans ce cadre, elle dévoilera en primeur les chiffres et conclusions du prochain baromètre de l’inclusion dont la sortie officielle est prévue à l’automne.
La journée se poursuivra avec des tables rondes et conférences organisées simultanément dans la grande et la petite salle de Charleroi Danse. L’échange de bonnes pratiques sera au cœur de l’événement. Tout au long de la journée, des stands seront accessibles aux visiteurs pour leur permettre de se familiariser aux techniques, applications et usages numériques.
L’événement est gratuit mais uniquement sur réservation, soit via Eventbrite https ://bit.ly/38uAYGy , soit par téléphone au 071/86 10 81 avant le 29 août.
Se prémunir contre les trois degrés de fracture numérique
Chercheuses au Centre interdisciplinaire de recherche Travail, État et Société (Cirtes), les sociologues Périne Brotcorne et Patricia Vendramin ont établi l’existence de trois degrés de fracture numérique.
Le premier degré vise l’accès au matériel et à une connexion à large bande.Le deuxième porte sur les compétences numériques qui nécessitent d’être sans cesse mises à jour dans une société où, comme l’a précisé Périne Brotcorne, l’obsolescence progressive du matériel se double de l’obsolescence des compétences. Le troisième degré touche à la capacité à tirer profit des usages numériques.
Des personnes peuvent très bien disposer de compétences suffisantes pour les besoins qui s’imposent à elles dans leur pratique professionnelle et basculer dans une situation de précarité numérique le jour où elles perdent leur emploi et qu’elles doivent intégrer de nouveaux usages.
« Pour les collectivités locales, ces réalités imposent de penser l’inclusion dès la conception des services en ligne , observe l’échevin du Numérique, Éric Goffart. Comment les rendre les plus accessibles à tous les citoyens? Comment accompagner celles et ceux qui éprouvent des difficultés? Comment former les agents à accueillir et aider ces utilisateurs? Ce sont autant de questions que nous voulons aborder lors de ce salon, accessible gratuitement à tous sur inscription préalable. »