Charleroi: Igretec met le pied dans le logement bruxellois
L’intercommunale vient de signer une convention in house avec le logement bruxellois. Une première wallonne.
Publié le 20-05-2022 à 11h02 - Mis à jour le 20-05-2022 à 16h00
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Partenaire des acteurs publics depuis 75 ans, l’intercommunale Igretec active à Charleroi Métropole exporte son savoir-faire en région bruxelloise. Après des conventions avec les communes de Molenbeek-Saint-Jean en 2018 et de Saint-Gilles en 2021, elle vient de s’engager avec la plus grosse société publique de logements de la capitale: Bruxelles Logement. Ce sont 4000 habitations réparties dans le cœur historique de Bruxelles, à Haren et Neder-Over-Heembeek qui sont concernées.
La convention in house qui a été signée en présence du bourgmestre Philippe Close et de la secrétaire d’État au Logement Nawal Ben Hamou porte sur quatre chantiers tests de rénovation lourde à Bruxelles et Haren. Leur exécution ouvre de belles perspectives à l’intercommunale carolo: la Région bruxelloise porte en effet le projet de rénover 36000 logements à hauteur d’un demi-milliard d’euros sur la législature. "Le patrimoine immobilier public est vétuste , commente Philippe Close. Son amélioration représente une urgence à la fois sociale et climatique."
Raison pour laquelle la proposition d’Igretec a séduit: le in house permet de gagner de 9 mois à un an en procédures de lancement et d’attribution de marchés publics pour des missions d’étude, de conception, de délégation de maîtrise d’ouvrage et de surveillance de chantier. Or, il faut produire du logement au plus vite pour rencontrer la demande et les défis imposés par la succession des crises. Comme l’observe le directeur général d’Igretec, Renaud Moens, "notre expertise auprès de 174 affiliés qui sont non seulement des Communes de Wallonie et de Bruxelles, mais également des CPAS, des zones de police et de secours, des régies et d’autres intercommunales, nous a ouvert les portes du logement bruxellois. Cela a demandé plus d’un an de préparation: il a fallu adapter les statuts pour rencontrer les prescriptions juridiques, techniques et urbanistiques en vigueur à Bruxelles."
Dans le cadre d’une relation in house, Igretec peut offrir un service d’accompagnement de A à Z dans de nombreux métiers, afin de garantir une mise en œuvre rationalisée dans des délais serrés. "Concrètement, nous pouvons prendre en charge la rédaction des délibérations pour chaque étape du projet, la validation des cahiers de charges, la réception et l’analyse des offres, la préparation du rapport d’attribution et le suivi de la validité des offres" , explique Stéphanie Ameels, à la tête du développement du bureau d’étude et du service maîtrise d’ouvrage d’Igretec.
Plus de 1100 projets en dix ans

Le bureau d’études d’Igretec compte plus de 140 ingénieurs, architectes, techniciens et employés. Il met son savoir-faire au service de 174 affiliés. Le bourgmestre de Bruxelles, Philippe Close, l’a souligné: c’est une première pour le secteur du logement de la région de Bruxelles d’avoir confié des missions en in house à une intercommunale wallonne. Cela permet à Igretec de poursuivre son expansion: une quinzaine de Communes ont allongé la liste de ses affiliés ces cinq dernières années, dans le Brabant wallon, à Liège, en provinces de Namur et de Luxembourg.
À Bruxelles, Saint-Gilles et Molenbeek-Saint-Jean ont conclu des conventions pour l’élaboration de leurs marchés publics, l’étude et la conception d’infrastructures collectives et le suivi d’exécution. "De plus en plus, les plans d’investissement dont bénéficient les pouvoirs locaux sont soumis à des calendriers serrés. Il faut réaliser en 3 ou 4 ans ce que l’on effectuait sur 5 à 7. Cela impose de gagner du temps là où c’est possible. Le in house offre cette opportunité alors que les délais d’octroi des permis d’urbanisme ou d’attribution de lots de travaux demeurent incompressibles" , observe le directeur général Renaud Moens.
Igretec compte plus de dix ans d’expérience dans le in house. Cela représente quelque 1100 projets: écoles, crèches, maisons de repos, hôtels de police, académies, infrastructures sportives, théâtres, espaces publics, voiries, bureaux, logements sociaux, salles polyvalentes, maisons communales, incubateurs de start-up… Pour le logement bruxellois, l’objectif est d’ouvrir les chantiers dès 2023. Ils portent sur la rénovation lourde d’une vingtaine de biens répartis sur quatre sites dans le quartier historique des Marolles au cœur de Bruxelles ville et à Haren.