Benoît Mansion, un «Bossanoviste» en tournée!
Forts des excellents titres de son album «Le jazz ça paie pas», Benoît Mansion et son septet seront le 15 novembre à La Ruche Théâtre de Charleroi. Avec des textes tout en finesse et une musicalité impeccable, parfumée de bossa brésilienne.
Publié le 23-10-2019 à 10h08
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Dès qu'on parle d'un Mansion, on est obligé de refaire la composition de ménage. Donc Benoît Mansion, ce fut avec son frère Alec le tandem qui dévasta les hit-parades avec « C'est l'Amour», sous le nom de «Léopold Nord et vous» fin des années 80. « Un accident au fond que ce tube», commente aujourd'hui Benoît. «Aucun regret, mais ce titre n'était pas représentatif de ce que nous rêvions de faire».
Ensuite, il y eu « Les Chéris», réunion de trois des frères Mansion, Alec, Benoît et aussi Hubert le parolier (exilé aujourd'hui au Québec), puis « Les Frères Mansion» et un unique et sublime album «Appellation d'origine», que peu de gens ont acheté mais qu'ils conservent tous précieusement, comme un album culte.
Un disque qui voit les Mansion dans une alchimie parfaite, alignant des merveilles indémodables comme «Les Travaux de la ferme», «Le Louvre» ou «La Valse des automobiles» (toutes écoulables sur le site de Benoît, adresse ci-dessous).
Ensuite, les frères Mansion prirent leur indépendance, prenant des chemins séparés mais restés très parallèles.
La preuve: si Benoît sort depuis des années des albums aux effluves brésiliennes, le tout nouvel album d’Alec a, lui, carrément été enregistré au Brésil.
Benoît: « Je dirais que chez Alec, c'est l'influence récente de son épouse brésilienne et la découverte des racines de celle-ci qui a généré cette envie d'album brésilien, commente Benoît. Chez moi, c'est un peu différent, la bossa semble couler de source depuis longtemps, presque malgré moi. Un jour, j'avais cru composer un truc très rock et l'ami à qui je l'ai fait entendre m'a dit que c'était «très chouette ce côté bossa» du morceau. J'étais vexé (rires) mais j'en ai déduit que la bossa, c'était plus fort que moi!».
Après s'être produit quelques années avec un quintet, Benoît Mansion se produit désormais sous la forme d'un… septet: «On y a ajouté deux choristes, mon épouse Sophie Mansion, et Nathalie Pâques, qui n'est pas celle de l'Eurovision, mais une chanteuse formidable ».
Deux choristes qui s'ajoutent groupe composé d'amis de longue date, tous musiciens de renom: Mimi Verderame (batterie), Jean-Pol Steffens (trompette), Ignace Rizzuto (basse) et André Meuwis (piano). «Même si on ne voit pas tous les jours, on est comme une famille. Chaque répétition se termine par un verre ou un p'tit resto. Et dans ma façon de travailler, ce groupe a beaucoup d'importance. Quand j'écris une chanson, j'écris la mélodie et indique ce que je voudrais pour chaque instrument, mais chacun apporte sa contribution de façon très créative. Et à l'arrivée, chaque chanson appartient à chacun. Entre le début de l'écriture et le résultat final, il y a un travail collectif considérable.»

Le résultat, c'est notamment ce CD, «Le Jazz ne paie pas», sorti récemment, et qui se présente sous forme d'un petit livre. « Je me suis demandé qui achetait encore des CD's, et je me suis dit pourquoi ne pas faire un objet valorisant mes textes, sur lesquels je passe beaucoup de temps, et qui puisse aller plutôt dans la bibliothèque.»
Un disque qui a belle allure, avec des textes imagés plein d’élégance et d’humour et des musiques forcément teintée de jazz et de bossa. Au croisement d’Henri Salvador, de Gainsbourg ou Vian, mais aussi de Tom Jobim et Joao Gilberto. Avec aussi cette «touch», ce phrasé, cette légèreté typique des Mansion et qui caractérise leurs chansons depuis toujours. Un disque disponible dans quelques lieux seulement (voir le site) et sur les plateformes musicales habituelles.
Et au fait, ça paie pas le jazz? « Vous mettez le doigt dans la plaie. En réalité, nous sommes entre le jazz et la chanson. Et pour être programmé, ce n'est pas si simple. Trop «chanson» pour les festivals de jazz et inversement. Mais voilà, c'est ça qu'on aime faire, et on ne peut pas faire autrement. Un animateur de la RTBF, Philippe Baron, a, je crois, trouvé la bonne appellation: selon lui, on fait du «Pop Jazz».
Pour les avoir vus aux Deux Ours, une salle bien connue située à... Tinlot, en pleine campagne, on peut vous dire qu’avec Mansion et sa bande, on passe une belle soirée, immergés dans une ribambelle de chansons pleine d’entrain, aux textes ludiques et aux harmonies grisantes.
Un concert comme le chanteur voudrait en faire davantage: « Pourquoi le nier? Ce n'est pas facile de conclure des dates. Il n'y a plus non plus de nos jours le soutien radio qu'on pouvait obtenir autrefois. Mais on reste positif et on se bat pour convaincre des salles.»
Prochain rendez-vous 15 novembre. Ce sera à La Ruche, à Charleroi.
