« À table », pour ne pas consommer idiot

Les élèves de l’athénée de Marcinelle ont assisté au spectacle de théâtre action « A Table ». Le point de départ d’une réflexion sur l’éco-consommation.

Benoît Wattier

Publié le 25-11-2011 à 07h00

Ecoconsommation ©ÉdA 10531395873 – B.W.

De l'œuf fécondé à la viande emballée sous vide, en passant par les multiples étapes de la production industrielle de poulets, pas très loin d'un univers concentrationnaire… Les images de We feed the world, le film choc d'Erwin Wagenhofer, plongent immédiatement les élèves dans le bain. Rassemblés dans le réfectoire de l'athénée Jules Destrée de Marcinelle, ils sont près d'une centaine, de 4e année, à assister au spectacle de théâtre action, A table, imaginé par Alternative Théâtre. Objectif: réfléchir à sa manière de consommer et se pencher sur le contenu de son assiette.

Au-delà du tri des déchets

« Avec les professeurs de cours philosophiques, notre école est déjà engagée dans plusieurs projets écocitoyens, Comenius notamment, explique Joëlle Malréchauffé, la préfète. Nous accordons une attention particulière à la propreté. Il s'agit d'une question de respect de soi et du personnel. » Avec l'aide de la Ville de Charleroi, des poubelles spécifiques au tri des déchets ont été placées. Mais avec ce théâtre action, l'objectif est d'aller bien plus loin. « Il s'agit non seulement de s'interroger sur ce qui produit des déchets, mais aussi sur ce qu'on consomme, explique Zaïna Ihirrou, attachée de communication à l'intercommunale ICDI, chargée par la Ville de mettre en place des actions de prévention des déchets. Ce qui amène à se poser des questions essentielles sur l'éco-consommation. Le théâtre action n'est qu'une entrée en matière pour arriver à une consommation plus raisonnable, plus respectueuse de soi, des autres et de l'environnement. »

Première dans l’entité

À un âge où l'envie de rejeter la consommation côtoie les tentations de consommer suscitées par la publicité, le défi, pour les concepteurs du spectacle, est d'accrocher leur auditoire. « La première partie est consacrée à un antimodèle, explique Sara Graetz, responsable d'Alternative Théâtre. Les adolescents s'identifient au personnage central, une jeune femme, qui est un peu l'extraterrestre de la famille. »

Au fil des dialogues et des scènes, parfois mouvementées, sont posées les questions de la qualité des produits, de l’éthique de leur production et de leur prix. Au-delà, c’est la question de la priorité accordée une alimentation saine, par exemple par rapport à notre chère voiture et notre télévision dernier cri… La seconde partie du spectacle laisse la parole aux élèves, invités à réinventer les scènes et les répliques pour que le message de l’éco-consommation passe le mieux possible.

Une façon de procéder très convaincante, au vu de la participation des élèves de l’athénée marcinellois. Pour l’entité de Charleroi, c’est une première que l’ICDI et la Ville ne demandent qu’à voir se répéter, d’autant qu’elle est totalement gratuite.¦