15 containers sur le champ des Cailles pour les réfugiés ukrainiens : “Une manœuvre immobilière grossière”

La SLRB prévoit des modules temporaires sur la zone verte du chant des Cailles à Watermael-Boitsfort. Objectif : accueillir des réfugiés rapidement. Des défenseurs du site s’y opposent.

La Rédaction de L'Avenir
Les défenseurs du chant des Cailles à Watermael-Boitsfort s'opposent aux plans de la SLRB d'y installer des logements modulaires pour les réfugiés.
Les défenseurs du chant des Cailles à Watermael-Boitsfort s'opposent aux plans de la SLRB d'y installer des logements modulaires pour les réfugiés. ©DR

La SLRB annonce ce vendredi 31 mars 2023 qu’elle compte installer 15 logements modulaires d’urgence sur le Champ des Cailles, à Watermael-Boitsfort, sur le terrain propriété du Logis Floréal. Ils sont destinés aux réfugiés ukrainiens. Le chantier doit commencer ce 4 avril. Mais les collectifs citoyens qui défendent ce site naturel, l’un des derniers de la région bruxelloise, s’y opposent. On sait que la parcelle verte, comme la Friche Josaphat, fait l’objet de tensions depuis que la Région tente de la densifier en logements. 70 unités y sont en effet prévues.

Les 15 logements prévus comptent 1, 2 et 3 chambres. La SLRB assure qu’elle agit “en concertation avec la commune”. Un “équipement communautaire” est également prévu. Les pavillons modulaires seront préfabriqués “pour éviter les nuisances et réduire le planning”. C’est la société DS Unit qui concevra l’ensemble. Temps estimé : 6 semaines. “3 semaines pour la préparation du terrain et la pose des dalles de béton préfabriquées et superficielles sur une couche de sable stabilisé, et 3 semaines pour la pose des modules”, détaille la SLRB. Qui assure sa volonté de ne pas créer “un milieu d’accueil trop dense et qui pourrait avoir des impacts négatifs sur la vie de quartier et complexifier l’intégration des futures familles”.

Les défenseurs du chant des Cailles à Watermael-Boitsfort s'opposent aux plans de la SLRB d'y installer des logements modulaires pour les réfugiés.
Les défenseurs du chant des Cailles à Watermael-Boitsfort s'opposent aux plans de la SLRB d'y installer des logements modulaires pour les réfugiés. ©SLRB

Un cadastre des logements vides exigé

Mais du côté des défenseurs du site, la pilule ne passe pas. 40 représentants de collectifs citoyens s’y sont rassemblés ce samedi 1er avril. Ils demandent au bourgmestre Ecolo Olivier Deleuze “d’intervenir” et “exigent que SLRB et Logis Floréal rendent public le nombre de logements vides du parc immobilier public avant tout travaux”. Selon les collectifs Cailles. Kwartel, Les ami.e.s du champ des Cailles et du TuiniersForum des Jardiniers en effet, “le permis délivré par Urban ne permet pas l’installation des containers”. En effet, celui-ci prévoit qu’aucun dommage ne peut être causé aux arbres et que l’installation des modules doit être “totalement réversible”. Les collectifs alertent donc sur ce que prévoit la SLRB, qui a “posé un avis de taille des arbres” et annonce qu’elle va procéder par “un léger nivellement et une couche de sable stabilisé” tout en promettant que “la totalité des terres restera sur la parcelle”.

Les collectifs estiment donc que le Bourgmestre doit soit “arrêter le projet”, soit “proposer une solution à l’amiable comme déjà proposée par les riverains”. Ceux-ci suggèrent d’installer le village de containers “vers Miraval ou place Jules Messine ou d’autres sites prêts-à-construire sans perte d’espace verts”. Ils demandent aussi que SLRB et Logis rendent public le nombre de logements vides de leur portefeuille.

”La pose de containers sur le champ des Cailles est une manœuvre immobilière grossière destinée à préparer le terrain pour des constructions qui serviront de support électoral”, regrettent les collectifs. “Cette attitude est d’autant plus choquante que le propriétaire des lieux, le Logis Floréal, dispose de plusieurs dizaines de logements vides. Il va de soi que plutôt que détruire la nature et ne pas s’attaquer aux causes de la crise du logement, il est urgent d’utiliser le bâti disponible et de le rénover quand cela est nécessaire. La manœuvre de la Région pour détruire les sols vivants du champ des Cailles et affaiblir la mobilisation citoyenne sociale ne passe pas”, concluent les militants.

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