Crise de l'accueil: les demandeurs d'asile refusent les places proposées, des associations demandent la fin du siège du bâtiment occupé à Saint-Josse
Ennième rebondissement dans l'occupation tennoodoise des demandeurs d'asile: alors que des places leur sont proposées par la Région bruxelloises, les occupants les refusent. Des associations demandent la fin du siège policier.
Publié le 14-03-2023 à 20h52 - Mis à jour le 14-03-2023 à 20h53
Plusieurs centaines de personnes se sont réunies mardi devant le futur centre de crise nationale à Bruxelles, occupé par une septantaine de demandeurs d'asile depuis dimanche. Elles demandaient la fin du siège de la police autour du bâtiment.
Une demande qui a été obtenue mardi auprès du tribunal de première instance après une requête en extrême urgence de plusieurs avocates, soumise lundi.
"Le tribunal de première instance confirme que les barrages autour du bâtiment sont illégaux. C'est déjà une première victoire juridique", se réjouit Yan, porte-parole du mouvement citoyen "Stop à la crise d'accueil".
"Quel que soit le fond, on n'affame pas les gens", s'insurge Marie Doutrepont, une des avocates à avoir soumis la requête auprès du tribunal de première instance. "Le tribunal affirme qu'il faut permettre l'accès nourriture et de soins à l'intérieur du bâtiment" explique-t-elle.
Ils refusent les places
Les associations ont également expliqué que la région de Bruxelles-Capitale avait proposé des places d'hébergement mardi pour les demandeurs d'asile. Place qu'elles ont refusées, car il s'agit de places temporaires dans le réseau pour prise en charge des personnes sans-abri. "Ce n'est pas ce à quoi elles s'attendaient. Elles voulaient des places dans le réseau Fedasil, qui leur garantissent des droits et un statut", explique Yan.
Le porte-parole a également rappelé que de nombreux demandeurs d'asile se sont à nouveau retrouvées à la rue mardi après avoir été expulsées du palais des droits et après avoir obtenu des places d'accueil temporaires pendant 28 jours, durée maximale de prise en charge.
"En cas d'afflux massifs, on active la répartition entre les communes, c'est la loi qui le prévoit", s'est pour sa part exprimée Sotieta Ngo, directrice générale du CiRé. "Les demandeurs d'asile ont le droit de bénéficier de nourriture, d'accompagnement médical et social. Ces droits ne sont pas respectés depuis un an et demi", poursuit-elle.
Deux demandeurs d'asile à l'intérieur du bâtiment ont également témoigné de leur situation et de leur souhait d'être pris en charge par le réseau Fedasil.
Les demandeurs d'asile continueront à occuper l'espace, ont expliqué les associations.