Squat de la rue des Palais: "732 des 784 occupants sont bien demandeurs d'asile"

La quasi totalité des personnes qui logent dans une grande précarité rue des Palais à Schaerbeek "sont des demandeurs d'asile". En conséquence de quoi Schaerbeek demande une nouvelle fois au Fédéral de les loger.

Belga
BRUSSELS, BELGIUM - NOVEMBER 10 :  Around 300 refugees without shelter have squatted a former Finance building in the Rue des Palais. Despite their best efforts, squalid conditions with only one shower for the inhabitants prevail. Occupation pictured on NOVEMBER 10, 2022 in Brussels, Belgium, 10/11/2022 ( Photo by Philip Reynaers / Photonews
Des centaines de personnes squattent rue des Palais à Schaerbeek. ©PRE

La bourgmestre de Schaerbeek, Cécile Jodogne (DéFI), en a appelé mercredi une nouvelle fois à une réaction rapide et concrète de tous les membres du gouvernement fédéral, pour résoudre la "situation catastrophique et inhumaine" liée à l'occupation du 48 de la rue des Palais par des sans papiers.

Par voie de communiqué, elle a "mis en demeure l'Etat fédéral de trouver au minimum 735 places de relogement d'urgence à destination des occupants en possession d'une annexe 26. Ces places devront permettre la mise en place du suivi sanitaire de ces personnes vulnérables et des mesures qui s'imposent en termes de quarantaine avant d'être intégrées au réseau classique".

On sait depuis mardi que le recensement des occupants du "Palais 48" réalisé par Fedasil et le Samusocial a livré ses résultats: 732 des 784 personnes vues par les différents services sont bien des demandeurs d'asile.

"Ce chiffre confirme les retours du hub humanitaire depuis le début de l'occupation indiquant qu'une écrasante majorité des occupants sont bien détenteurs de l'annexe 26 qui leur donne droit à un logement dans un centre Fedasil, contrairement à ce que la secrétaire d'Etat De Moor affirmait depuis des mois", a souligné la bourgmestre de Schaerbeek.

"Il n'est pas exclu qu'une évacuation totale et planifiée doive être organisée"

"Au vu de l'insécurité et de la multiplication d'événements à haut risque dans le bâtiment, comme l'incendie du 12 janvier, nous nous préparons depuis plusieurs jours à devoir réagir à une situation d'extrême urgence qui mette en danger l'intégrité physique des occupants du bâtiment, et donc à une nécessaire évacuation immédiate. Le rythme de relogement envisagé par Fedasil est de 25 personnes par jour, ce qui est bien trop lent. Vu les conditions de vie actuelles dans le bâtiment et la dégradation de la situation, il n'est pas exclu qu'une évacuation totale et planifiée du bâtiment doive être organisée entre temps. Nous gardons toujours à l'esprit la balance des risques et nous continuerons à le faire mais des solutions plus rapides doivent être mises en place, et c'est la responsabilité du gouvernement fédéral de s'y atteler, a ajouté Cécile Jodogne.

Celle-ci a encore jugé "intolérable pour une bourgmestre de voir une telle situation d'inhumanité et d'indignité perdurer et s'aggraver sur sa commune, mettant de surcroît un quartier sens dessus dessous. Je déplore que la Secrétaire d'Etat ne réalise que maintenant, avec ce recensement, l'ampleur de la catastrophe. Nous n'allons pas attendre trois mois de plus que des solutions soient trouvées. L'Etat fédéral doit prouver par des actes qu'il n'est pas défaillant", a-t-elle conclu.

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