"Cette année, c’est la bonne!" À Saint-Gilles et Forest, les bars unionistes se préparent à une vague jaune et bleue
Louvre, Taverne ou Lorada, on prépare la dernière journée de championnat dans les bars saint-gillois et forestois.
- Publié le 02-06-2023 à 19h51
- Mis à jour le 03-06-2023 à 11h40
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Le calme avant le choc. Le long de la façade du Stade Marien, on se prépare à une grosse soirée. À l’Union’s Taverne, Manuela y crois dur comme fer : “on va gagner”. Elle a repris le bar il y a 16 ans. “C’était fermé ici avant.” Sans vouloir absolument un bar de supporters, l’ambiance s’est imposée de fait à Manuela. “Vu la proximité avec le stade évidemment, on a toujours du monde les jours de match, surtout quand l’Union joue à l’extérieur.”
“Ça devrait être quatre fois plus grand au moins ici les soirs de match,” nous lance alors un client. Avec sa comparse Nathalie, Manuela suit les Jaune et Bleu depuis des années. “Aujourd’hui, il y a plus de personnes dans les bus pour partir supporter à l’extérieur qu’il n’y avait de fans à domicile à l’époque.” Et Nathalie d’ajouter : “depuis qu’on est là, l’Union Saint-Gilloise n’arrête pas de monter, c’est peut-être un signe.” Les deux bonnes étoiles unionistes se préparent alors pour la soirée à suspense de dimanche. Si certains clients restent sceptiques pour le titre de champion, derrière le bar, on n’imagine pas un autre scénario.

Secret de la cheffe : Manuela ne lâchera pas un mot sur le nombre de fûts prévus pour l’occasion mais rassure juste ses habitués : “on a tout prévu parce qu’on sait que victoire ou défaite, les unionistes font la fête dans une bonne ambiance.” Et la fête à la sauce USG se transmet. “On a vu beaucoup d’anciens partir malheureusement, mais une nouvelle génération a pris le relais toujours dans cette bonne ambiance. Il y a un vrai engouement depuis la D1. On voit parfois en semaine des gens juste venir voir le stade alors qu’il n’y a pas de match, comme des touristes. On n’avait jamais vu ça avant.”

Juste en face, sous les tribunes, le Club House se prépare aussi à une grosse soirée, même s’il doit fermer à 1h le dimanche. “On n’a déjà pas eu de fête pour la montée en D1, on se souvient des matchs à huis clos où des Union Bhoys étaient dans le parc Duden d’où on voit un peu le terrain en hiver sans les feuilles des arbres,” se souvient un supporter qui a hâte du dénouement du championnat.

De l’autre côté du Duden, place de l’Altitude 100, on rencontre un spécimen un peu atypique : un Malinois qui diffuse les matchs de l’Union. Brice est serveur depuis 17 ans au Lorada. Né à Malines, dont il porte les couleurs du club au poignet, il a su s’attacher à l’équipe locale de classe maintenant internationale. “On diffusait déjà la D2 à l’époque. Avec la saison passée, on s’attendait à ce qu’ils redescendent dans le ventre mou de la D1. Et là, ils nous ont sorti un magnifique Boniface et les revoilà en haut du classement.” Peut-être un peu plus objectif, Brice voit quand même bien l’Union championne : “ils méritent vraiment surtout avec cette belle saison européenne. L’Antwerp aussi, il faut le dire. Genk n’a pas eu d’Europe. Ce serait peut-être un peu moins juste qu’ils gagnent.”

Ici, ce sont les vieux de la vieille qui viennent voir les matchs, au calme dans une bonne ambiance, avec les habitués classiques. “Jour de match, vous êtes sûrs qu’ici on diffuse.”
De l’art pour tous les amateurs
Nous quittons Forest pour rejoindre le territoire saint-gillois. Sur le parvis, Le Louvre tenu par la famille de Romolo depuis 1982, n’a pas toujours été un bar de supporters. Mais très vite dans les années 90, des départs de bus de supporters se faisaient ici. “Puis ça a vraiment pris en 1998. Mon père ne voulait pas mais j’ai pris 80.000 francs belges pour aller au Krefel et acheter une grosse télé Philips. Aujourd’hui, on a cinq écrans.”


Devenu lieu de rendez-vous les jours de match, le Louvre garde la philosophie impulsée par la famille Putzu : “On est ouvert à tous les amateurs de foot.” Et même si le bar pourrait voir quelques changements bientôt, “on continuera de diffuser l’Union.” Ici l’écharpe de l’USG n’est jamais très loin derrière le comptoir.


”On sait qu’avec la D1 beaucoup de choses changent, certains y sont un peu opposés mais il faut savoir ce que l’on veut. On est à un autre niveau maintenant. Et le public a très bien joué son rôle de 12e homme depuis toujours et ça continuera.” Pour dimanche, cet Unioniste confirmé assure que le titre sera pour le matricule 10. “C’est sûr à 80 %, on est champion. Cette année, c’est la bonne. Et si ce n’est pas le cas, ce sera tout de même la fête. C’est dans l’ADN de l’Union, familiale, humaine et antifasciste”. Saint-Gillois et Forestois sont prévenus, ce dimanche la marée jaune est bleue sera au rendez-vous pour son club. Peu importe le scenario que nous réserve cette dernière journée.