Morichar, de place «familiale» à théâtre d’agression, voici ce qu’en pensent les habitants: «Ça a jeté un froid»

Un jour après l’agression au couteau d’un jeune de 17 ans, retour place Morichar avec les habitants.

M.D.
Morichar, de place «familiale» à théâtre d’agression, voici ce qu’en pensent les habitants: «Ça a jeté un froid»

"C’est calme pour un jour de grève, il y a déjà des parents qui doivent s’inquiéter que leurs enfants viennent là." Les éternels skateurs du haut de la place Louis Morichar à Saint-Gilles étaient fidèles au poste ce mardi, mais le reste du parc semblait plus calme. À quelques mètres du lieu où un jeune homme de 17 ans a été agressé au couteau ce lundi , on rencontre seulement quelques lecteurs, quelques pauses dîner et deux jeunes basketteurs en duel. Nous sommes allés à leur rencontre. La majorité d’entre eux n’ont pas souhaité donner leur nom…

C’est le cas de cette mère de famille. Elle passe par la place tous les jours pour emmener sa fille à l’école et y vient aussi le week-end. "C’est familial, il y a souvent des activités ou un peu de musique. C’est un lieu de rencontre, alors une agression de cette violence ici, ça me choque." Même son de cloche avec cet employé d’un commerce proche de la place: "mes clients sont adorables. Ça fait deux ans que je suis ici, je n’ai jamais eu de problème au contraire". Il n’était pas présent ce lundi 30 mai, lors de l’agression. "C’est un ami qui habite à côté qui m’a raconté ce matin. Ça m’a vraiment choqué, c’est familial ici."

"Bagarre de petits"

Assis sur un banc, cigarette au bout des doigts, ce jeune qui a grandi ici se rappelle son enfance, "mouvementée mais jamais dans la gravité: Il y a parfois de la violence ici, mais ce sont des bagarres de petits. Ce lundi,ils sont allés beaucoup trop loin. Moi aussi, quand j’étais petit, je venais ici. On se bagarrait un peu pour un rien, un GSM ou une histoire de fille puis nos parents nous récupéraient et voilà. C’est un coin calme normalement".

Mais certains ont une vision moins idyllique du quartier où ils ont grandi comme ces deux habitants qui travaillent également à côté à la place: "On sait très bien qu’il y a des dealers et de la drogue qui passent ici. Je les ai déjà vus se servir des petits pour vendre. Quand j’étais jeune, la police passait toutes les 5 minutes. Ça dissuadait. Depuis le covid, elle ne vient plus ici et voilà à quoi ça mène. Il y a des écoles partout. Les gamins sortent et ils voient ça. Regardez aujourd’hui, y a pas grand monde. Ça a jeté un froid. Saint-Gilles, c’est le multiculturel, l’art, la cohabitation, mais avec ça, les gens vont commencer à avoir peur".

L’enquête est en cours

Autour de la place, ils étaient peu à croire à la thèse relayée dans la presse d’une querelle autour d’un match de foot: "on n’agresse pas quelqu’un au couteau pour ça". Trois suspects seraient impliqués selon le Parquet de Bruxelles. Aucune arrestation n’a eu lieu pour le moment. L’état de la victime s’est amélioré: ses jours ne sont plus en danger.

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