Journée du souvenir aussi à Molenbeek: "les médias qui montraient une image binaire et méchante de la commune en reviennent"

La commémoration a débuté à 9h30 sur la place communale devant la "Flamme de l'Espoir", une sculpture que l'artiste molenbeekois Moustapha Zoufri a dédiée aux victimes des attentats du 22 mars 2016. La bourgmestre Catherine Moureaux et les membres du Collège échevinal se sont ensuite rendus devant la stèle érigée en 2019 par la commune en la mémoire de Loubna Lafquiri, une Molenbeekoise de 34 ans ayant perdu la vie dans l'explosion à la station de métro Maelbeek.

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Une centaine d'écoliers de la commune étaient présents pour l'occasion. Eux aussi ont rendu hommage à la mémoire de toutes les victimes en chantant, en récitant des poèmes et des slams et en déposant des fleurs au pied de la stèle commémorative.

Mohamed El Bachiri, l'époux de Loubna Lafquiri, a assisté à la cérémonie en compagnie de sa famille. Il a rapidement pris la parole, souhaitant que l'hommage puisse perpétuer le message de son ex-compagne, "celui de l'amour pour tous". Il a ensuite appelé à la solidarité et à la paix: "Ce n'est qu'ensemble qu'on pourra construire des choses extraordinaires".

Plus de solidarité, c'est aussi l'appel de Catherine Moureaux, qui a enjoint la foule rassemblée à faire "preuve de notre volonté de faire triompher la tolérance, la vie, la lumière". Avant d'ajouter que "l'épreuve du 22 mars nous a tous meurtris, elle doit tous nous rendre plus forts."

Concret

Cette Journée du Souvenir s'inscrit dans un contexte particulier, le procès des attentats ayant débuté en décembre dernier et devant se conclure l'été prochain. Les proches de Loubna Lafquiri y avaient d'ailleurs témoigné lundi. "Le fait que les témoignages des victimes sont encore plus visibles donne un aspect encore plus concret à notre commémoration", a relevé la bourgmestre de Molenbeek.

La commune bruxelloise avait été particulièrement stigmatisée au lendemain des attentats de Paris puis de Bruxelles. Elle a dû s'engager dans une lutte contre les préjugés. "Ce qu'on a fait surtout, c'est travailler sur nos forces, c'est-à-dire la jeunesse, la créativité, notre terreau culturel, l'association", a expliqué Catherine Moureaux. "Il y a aussi une meilleure connaissance de ce qu'est réellement Molenbeek, partout. Les médias qui au départ montraient une image extrêmement binaire et méchante de la commune en reviennent et commencent à comprendre ce qu'est le terreau des attentats."

Selon elle, la Belgique n'est pas un cas à part et la montée du radicalisme dans d'autres pays en témoigne. La bourgmestre tempère malgré tout : "C'est vrai que nos jeunes vivent encore avec les stigmates de ce qu'il s'est passé. Ça reste une bagarre pour avoir un job, pour être reconnu comme étant un être humain à part entière."

La Journée du Souvenir s'est ensuite achevée dans le parc Marie José sous les chants des écoliers venus pour l'occasion.