Parkings menacés de disparition : la Basilique de Koekelberg pose un ultimatum et n’exclut pas de rompre la convention avec Bruxelles Environnement
La Basilique ne compte pas renoncer au parking côté ganshorenois. Quitte à déléguer la gestion aux communes et plus à Bruxelles Environnement.
Publié le 26-05-2023 à 15h23
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La tension ne cesse de croître dans le nord-ouest de Bruxelles entre la Basilique de Koekelberg et l’administration Bruxelles Environnement. La cause de la discorde : encore et toujours le “parking C”, emplacement latéral côté ganshorenois, utilisé comme zone de stationnement lors des grands événements, en complément du grand parking permanent côté avenue Charles Quint.

Petits rétroactes. La Basilique, propriétaire des lieux, entend continuer à utiliser ce parking. Ce qu’interdit Bruxelles Environnement, gestionnaire des lieux, rappelant que le site est classé comme “espace vert” et voulant “revégétaliser” la zone. Ces derniers mois se sont succédé tentatives de dialogue, interpellations, procès-verbaux… À quoi s’ajoute la polémique de la distribution des Restos du Cœur interdite sur le parking C, et qui, malgré la désapprobation de la Région, se fera tout de même à cet endroit.
Ce printemps, la Basilique a franchi une étape supplémentaire. Dans une lettre à Bruxelles Environnement du 20 avril, l’église n’exclut pas de rompre les liens : “nous devons néanmoins vous avertir que l’établissement se réserve le droit de mettre fin à la convention avec effet immédiat au cas où vous maintiendriez votre intention de retirer l’ensemble des dallages sans notre consentement.”
Cet ultimatum, la directrice Martine Motteux nous le réaffirme : “Sans parking, c’est la fin de la Basilique. Il suffit de venir voir un dimanche pour se rendre compte du monde que nous attirons.” Un permis d’urbanisme a d’ores et déjà été introduit pour régulariser le site.
Un “ras-le-bol” des communes
Dans ses revendications, la Basilique reçoit les soutiens des communes de Ganshoren et Koekelberg. Ahmed Laaouej ne cache pas le “ras-le-bol” : “On a essayé de faire une conciliation avec Urban et Bruxelles Environnement. Urban a montré de la souplesse, mais ce n’était pas le cas chez Bruxelles Environnement et son ministre (Alain Maron)”, commente le Koekelbergeois, qui dénonce une “forme d’obstination négative, qui devient irrationnelle” chez le ministre Ecolo.
En cas de rupture de convention, les communes se disent prêtes à participer à la gestion du site. “Supprimer le parking n’est pas une option. Il y a des établissements scolaires, et ce parking permet de soulager des riverains. Cela pourrait avoir du sens que les deux communes reprennent la gestion”, commente Jean-Paul Van Laethem (Les Engagés), bourgmestre de Ganshoren.
En cas de rupture, plusieurs modalités sont déjà évoquées, comme une fermeture du site le soir, un système de badge et un stationnement payant. “Les modalités doivent être définies”, temporise Ahmed Laaouej.
”Bruxelles Environnement n’a pas vocation à gérer des aires de parking”
Interpellé en commission par la députée Françoise Schepmans (MR), le ministre Maron ne change pas de cap, malgré la menace de rupture : “il me semble a priori que la Région ne peut pas continuer à gérer des espaces en infraction urbanistique et que Bruxelles Environnement n’a pas vocation à gérer des aires de parking.”
Une solution esquissée par le ministre pour sortir de l’impasse : la modification du Pras, option ô combien lourde et qui relève de la compétence du ministre-président. Contacté, le cabinet Vervoort se dit “favorable à trouver une solution pour garantir le maintien du stationnement” : “la modification du Pras reste une option, mais rien n’est encore décidé”. La saga s’annonce encore longue…