5 croix gammées sur un bâtiment ixellois: "Le calendrier détestable n’est pas anodin"

La commune a lancé des démarches auprès de son service juridique.

La Rédaction
Cinq croix gammées sur un bâtiment ixellois : “le calendrier détestable n’est pas anodin.”
Cinq croix gammées sur un bâtiment ixellois : “le calendrier détestable n’est pas anodin.” ©D.R.

Cinq croix gammées ont été taguées sur un bâtiment à l’angle de la rue Molière et Joseph Stallaert à Ixelles. Avertie, la commune nous annonce envoyer directement des services pour les nettoyer. Promesse tenue, puisqu’en ce milieu d’après-midi, elles ne sont plus en place. “Ce sera nettoyé dans l’heure. Il ne faut pas laisser la moindre place à ces messages de haine,” réagit le bourgmestre faisant fonction, Romain De Reusme (PS). “Ce ne sont pas des faits fréquent à Ixelles mais chaque fois est une fois de trop.”

Les tags ont été effacés dans l'heure.
Les tags ont été effacés dans l'heure. ©D.R.

La commune accuse aussi une action organisée. “Ce n’est pas l’acte de simple écervelé. Le calendrier détestable n’est clairement pas anodin. Hier nous commémorions la fin de la seconde guerre mondiale. Nous avons lu les noms des victimes qui se sont levées contre les nazis.”

Ixelles a lancé les démarches auprès de son service juridique. “Nous allons étudier la situation pour nous constituer partie civile en cas de plainte voire de porter plainte nous-même.” Romain De Reusme sait que ces procédures n’aboutissent que rarement. “Il faut qu’il y ait des caméras de surveillance, que le, ou les auteurs soient identifiables… ça peut être compliqué. Mais le message doit être implacable face à ces actes de haine.”

Du côté du Comité de Coordination des Organisations Juives de Belgique (CCOJB) qui a signalé les faits sur Twitter, son président Yves Oschinsky dénonce un acte antisémite clair. “Depuis plusieurs semaines, voire mois, on constate d’autres cas de ce genre à Uccle et à Ixelles. Les auteurs estiment peut-être que ses communes accueillent davantage de juifs. Pour le cas d’aujourd’hui la date est évidemment symbolique. j’ai demandé au bourgmestre de vérifier qu’aucun n’habitant n’était spécifiquement visé.

Plus largement le CCOJB en appel à l’État belge : il faut que les politiques face revenir les commémorations et cette date du 8 mai comme un jour de mémoire mais aussi que l’état produise son plan de lutte contre l’antisémitisme, une demande émanant de l’Union européenne pour tous les états membres.

Concernant les motivations des auteurs des tags, le président y voit entre autres “l’importation du conflit” entre Israël et la Palestine. “Mais ce n’est pas la seule explication, il y a toujours un antisémite latent. Même plus que latent comme on peut le voir avec ses nouveaux faits.”

La zone de police nous confirme qu’un procès-verbal a été dressé et transmis au procureur du roi. Les agents ont aussi pu contacter le concierge du bâtiment et les propriétaires. Pour le moment aucune plainte n’est déposée.

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