Procès de l’assassinat de Dido: «Cet appartement, ce n’est pas une planque. C’est le lieu de vie d’un jeune de 25 ans qui a des copains qui viennent squatter»

Les avocats de l’accusé Adri Nsumbu ont plaidé l’acquittement ce 12 octobre 2022 dans le procès des 7 personnes accusées du meurtre de Dido en 2019 à Matonge.

Belga
 Les accusés sont entrés de part et d’autre de la galerie Matonge.
Les accusés sont entrés de part et d’autre de la galerie Matonge. ©Google Street View

Les avocats de l’accusé Adri Nsumbu, Me Mélanie Bosmans, Me Cédric Moisse et Me Élisabeth Boonen, ont plaidé l’acquittement, mercredi en fin d’après-midi, devant la cour d’assises de Bruxelles. "Adri n’a jamais été inculpé et il n’a pas fait un seul jour de détention préventive", a notamment rappelé Me Bosmans, contestant toute implication de son client dans un projet de meurtre.

Sept hommes, dont un fait défaut, sont accusés d’avoir assassiné Dieudonné Bula, surnommé Dido, dans le quartier Matonge à Ixelles, le 26 mai 2019.

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Me Bosmans a contesté les affirmations de l’accusation et de la partie civile selon lesquelles une "réunion de préparation" de l’attaque avait eu lieu chez Adri Nsumbu, à Watermael-Boitsfort, quelques heures avant les faits. C’est de là que les sept accusés sont partis le 26 mai 2019 pour se rendre à Matonge. "Ce n’est que pure hypothèse", a avancé l’avocate. "Cet appartement, ce n’est pas une planque. C’est le lieu de vie d’un jeune de 25 ans qui a des copains qui viennent squatter chez lui, rien d’autre. On ne saura jamais ce qu’ils se sont dit, rien n’est objectivé concernant une potentielle préparation".

Quant au fait qu’Adri Nsumbu était probablement muni d’une arme à feu, la pénaliste a également rappelé qu’il ne s’agissait que d’une supposition. Selon l’enquête, l’objet qu’Adri Nsumbu fait tomber dans la galerie, et que Johan Bofane ramasse ensuite, pourrait être une cartouche. "Mon client a déclaré qu’il s’agissait d’un" Zippo "et un enquêteur a indiqué que c’était possible. Sa version est donc vraisemblable. Les images ne permettent pas de définir avec précision de quel objet il s’agit et, dans l’hypothèse la plus défavorable à mon client, cela voudrait dire qu’il aurait attendu d’être dans la galerie pour charger son arme, puis qu’il aurait fait tomber la cartouche et ne l’aurait pas ramassée tout de suite ? De plus, on peut voir que cet objet ne roule pas ou ne rebondit pas comme pourrait le faire une munition. Ce ne sont à nouveau que des hypothèses".

Enfin, Me Bosmans a rappelé que, sur les images à la sortie de la galerie, Adri Nsumbu se trouve en retrait d’autres accusés qui poursuivent la victime. Pour elle, celui-ci, en plus de ne pas avoir posé de geste sur la victime, ne s’est pas associé à l’agression. "Comment aurait-il pu se désolidariser autrement que ce qu’il a fait ?", a-t-elle questionné à l’attention des jurés.

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