Les agressions sexuelles à Ixelles plus nombreuses qu’on ne le pense: c’est arrivé dans de nombreux autres bars
Une marche pour dénoncer les violences sexuelles partira à 20 h du cimetière d’Ixelles jusqu’au commissariat de Fernand Coq.
Publié le 14-10-2021 à 08h54
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Nouvelle journée et nouveaux témoignages. L’affaire d’agressions sexuelles et de viols présumés qui secoue les réseaux sociaux n’a pas fini de faire grand bruit. Ce n’est d’ailleurs que le début.
Depuis lundi, les dizaines de témoignages envoyés par des victimes visaient El Café ou le Waff, deux bars du Cimetière d’Ixelles. Elles appelaient à les boycotter.
À présent, le phénomène s’étend à de nombreux bars bruxellois, et les victimes sont appelées à utiliser les hashtags #BalanceTonBar et #JeTeCrois.
Le mouvement Collages Féministes a également placardé des messages dans le quartier ixellois. «Dans mon verre, c’est que de la bière», «Marre de devoir faire attention à mon verre », dénoncent (encore) une situation qui a assez duré.
Le même modus operandi, où les victimes sont droguées à leur insu, est en effet un phénomène beaucoup plus généralisé selon les nouveaux témoignages. De nombreux bars de la capitale, fréquentés par la plupart des Bruxellois de 15-35 ans, sont désormais cités pour ces faits de mœurs.
Cela ne semble donc pas se limiter aux actes d’un serveur du Waff, mais bien à une pratique étendue à plusieurs lieux où la drogue du viol semble être monnaie courante.
Les comptes Instagram auxquels les victimes envoient leur témoignage les encouragent à porter plainte et à se faire aider par le Centre de prise en charge des violences sexuelles de Bruxelles (CPVS), situé rue Haute. Ils dénoncent aussi une mauvaise gestion des victimes par la police et la justice. Selon la RTBF, en Belgique, 70% des plaintes relatives aux violences sexuelles sont classées sans suite.
À ce stade, la RTBF a pu s’entretenir avec huit jeunes femmes qui disent avoir été droguées dont quatre agressées sexuellement ou violées au cours des cinq dernières années et jusqu’à cet été.
Des associations féministes, comme le groupe «Féminisme Libertaire Bruxelles», disent avoir reçu plusieurs dizaines de témoignages venant corroborer les premiers témoignages apparus depuis dimanche soir. Le parquet invite les victimes à se manifester.
Une marche est organisée jeudi soir à 20h pour dénoncer les violences sexuelles subies par les témoins. Elle partira du cimetière d’Ixelles jusqu’au commissariat de police de Fernand Coq.
Ces déclarations rappellent également les nombreux témoignages et le compte Instagram Balance Ton Folklore, qui avait libéré la parole des victimes d'agressions sexuelles à l'ULB quelques mois plus tôt.