À Ixelles, des logements de transit pour les sans-abri issus des hôtels

La commune d’Ixelles a inauguré mercredi, au 99-101 de la rue du Trône, 6 logements de transit et 2 logements d’urgence destinés à des personnes précarisées et sans-abri, en présence du ministre bruxellois Alain Maron, en charge de l’Action sociale pour la Commission Communautaire Commune (COCOM).

À Ixelles, des logements de transit pour les sans-abri issus des hôtels
Pour Alain Maron, la «mise à l’abri est indispensable pour certains publics, mais on doit également viser la remise en logement». ©Twitter / Alain Maron

Les logements de transit sont destinés en priorité aux personnes sans-abri qui ont logé dans des hôtels pendant la crise sanitaire, mais plus largement aux personnes précarisées sans domicile fixe, seules ou en famille, qui peuvent être accompagnées dans des démarches de sortie de rue. Les locataires peuvent rester jusqu’à 18 mois dans les appartements.

Les deux logements d’urgence gérés par le CPAS vont accueillir des personnes confrontées à des incendies, à des inondations ou encore à des situations de violence intrafamiliale.

«Jusqu’ici, la commune d’Ixelles ne disposait pas de ce type de logements», a remarqué Anaïs Camus, échevine ixelloise du Logement. «Nous allons enfin pouvoir répondre à une réelle demande et ainsi aider les Ixellois avec des propositions de logements à court terme qui répondent à des situations sociales spécifiques comme la sortie de rue, les violences intrafamiliales, les victimes de marchands de sommeil ou bien d’incendie».

Jusqu’à trois chambres

La taille des appartements varie du studio jusqu’à des appartements 3 chambres afin de pouvoir accueillir des familles. Ils ont été pensés spacieux et modernes. Jusqu’à 31 personnes peuvent être accueillies au total. Les premiers locataires de transit ont emménagé ce mercredi après-midi.

«L’idée a toujours été de basculer de budgets toujours plus importants sur des politiques d’urgence, qui finalement n’apportent pas de solutions pérennes et coûtent cher, vers une augmentation progressive des budgets sur des solutions structurelles», explique Alain Maron. La «mise à l’abri est indispensable pour certains publics, mais on doit également viser la remise en logement. La crise COVID a mis encore plus en exergue la problématique des personnes sans-abri. On a mis à l’abri plus de 2.000 personnes dans des hôtels avec l’aide de multiples partenaires. Cette mise à l’abri était qualitative parce qu’il y avait un accompagnement social. Maintenant qu’on referme les hôtels, on doit trouver des solutions équivalentes. On veut utiliser cette impulsion, ce modèle, que les gens puissent disposer d’une clé qui n’est que la leur, avec un accompagnement social pour qu’ils réaccèdent à leurs droits sociaux».

On redonne une taille humaine à ce quartier européen.

L’ASBL Fami-Home, le centre Ariane et le CPAS d’Ixelles assurent l’accompagnement des occupants et l’agence immobilière sociale Habitat & Rénovation la gestion locative des logements.

«On redonne une taille humaine à ce quartier européen, où on réintègre de la mixité», a remarqué Nevruz Unal, échevine de la Rénovation urbaine. Elle précise que le projet dévoilera prochainement des logements sociaux et un commerce au rez-de-chaussée qui sera consacré à de la petite restauration saine à prix démocratique. «Le temps du projet a été long, étiré et a nécessité de la ténacité», a ajouté Romain De Reusme, échevin des Travaux publics. «Les premières discussions remontent en 2014. C’est 2 millions d’euros de travaux, dont 1,2 million de subsides de la Région au travers de la rénovation urbaine, et un ensemble de partenaires qui ont permis au projet d’exister».

«Pour atteindre l’objectif de reloger un maximum de personnes et familles sans abri, la collaboration avec les communes et avec les partenaires du secteur du logement est absolument nécessaire», a conclu le ministre de l’Action sociale.

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