Voici les nouveaux détails du futur stade de l’Union Saint-Gilloise au Bempt: les supporters ont hâte, les opposants toujours pas convaincus
L’Union Saint-Gilloise présentait ce lundi soir son projet de stade devant un public de supporters et d’opposants au projet, notamment des riverains du Bempt.
Publié le 17-01-2023 à 14h25
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Les choses avancent pour l’Union saint-gilloise, actuelle 2e du championnat de Belgique. Le club a fait une offre à la commune de Forest pour racheter le terrain situé à l’angle sud-ouest du croisement entre le ring et l’avenue de la Deuxième armée britannique : 3,5 millions d’euros pour acheter le site du futur stade qui coûterait entre 80 et 100 millions d’euros à construire.

La réunion publique était l’occasion de couper court à certaines rumeurs sur un projet qui, pour le moment, est loin d’aboutir. Sur les réseaux sociaux, on parlait d’hôtel, de 20 000 places, de concerts, voire de la construction dans le parc du Bempt ou sur les potagers situés à proximité. Il n’en sera rien, enfin presque. La majeure partie des rumeurs venait d’une étude réalisée par perspective.brussels datant de janvier 2022. Depuis, la situation a bien évolué. “On veut rentabiliser ce futur stade (qui serait financé sur fonds du club). On avait pensé à un hôtel, ce n’est pas possible, on pensait à 20 000 places, ce n’est pas possible non plus. Ce n’est pas grave, ce n’est pas le principal. Pour les concerts, on regarde encore, le projet n’est pas figé, explique Philippe Bormans, le CEO du club. Ce lundi soir, dans le club house du stade Marien, il voulait dissiper les inquiétudes en présentant les avancées du projet.

Déjà sur l’implantation, le club prévoit de décaler le terrain de rugby adjacent, mais ne compte pas impacter les infrastructures du site du Bempt, ni le parc ni les potagers. Le club veut rester sur les parcelles affectées aux équipements sportifs et de loisirs pour son stade de 15.000 à 16.000 places. Côté mobilité, suite à la confection de différents scénarios appuyés sur une enquête auprès de ses supporters, le club estime son besoin de parking entre 1.400 à 1.900 places. “On pourra imaginer un système de navettes pour rejoindre le parking Ceria ou Stalle.”
L’Union a scanné les parkings déjà existant dans la zone industrielle toute proche et a estimé a minima une disponibilité de 5.500 places à proximité du stade. “On ne veut pas construire de grands parkings, le seul que l’on fera, c’est pour doubler, voir tripler les places pour ceux qui utilisent les équipements sportifs du Bempt.” L’Union compte garder son ancrage local et rappelle que trois lignes de tram se situent à proximité immédiate, de même que cinq lignes de bus et deux gares (Forest Est et surtout Forest midi) qui pourraient être utilisées pour faire venir de nouveaux supporters des deux Brabant.
Pour les supporter adverses, c’est le commissaire Boucar de la zone Midi qui explique les plans. Un parking de bus est prévu le long du ring et il lui serait directement relié. Cela permettrait d’éviter le trafic des bus de supporters en plein centre d’Uccle comme c’est le cas aujourd’hui, chaussée de Bruxelles, les soirs de matchs. Ce parking serait lié à la tribune sud réservée aux supporters des visiteurs. Bref, l’Union se veut rassurante : “il n’y a pas de stade de cette ampleur avec de meilleures études et autant de cartes faites pour bien réussir.”
Le rêve ou le calvaire ?
Dans la salle, les avis sont radicalement opposés. Les supporters en ont déjà des étoiles dans les yeux mais d’autres restent sceptiques. La question des nuisances sonores a été évoquée. Philippe Bormans rassure encore. Sur les images du potentiel futur édifice présentées lors de cette soirée, on voit que le stade est largement ouvert au nord et au sud. “J’ai demandé aux architectes de changer cela, de fermer pour garder l’ambiance dans le stade et ne pas gêner les habitants. Les plans changeront encore.”

”Pour les supporters adverses, c’est réglé mais pour les locaux… Qui nous dit que la fête ne va pas continuer dans nos rues après le match,” interpelle un riverain. ” On contrôlera les départs pour que tout le monde ne parte pas en même temps et au même endroit,” répond le CEO. “Ça va être une catastrophe,” nous glisse un riverain de la rue du Katanga, juste à côté du site. “Peu importe où tu vas ou ce que tu fais pour bien faire, il y a toujours un comité de quartier qui bloquera”, s’agace un supporter. Bref, l’Union n’a pas encore uni tout le monde derrière son projet.
Côté politique, Forest réfléchit au scénario et à l’offre du rachat de terrain proposé par le club. Ce point ne sera pas mis à l’ordre du jour du prochain conseil communal mais du suivant. “On essaie d’apporter une réponse au plus vite […] Les délais étaient trop courts”, nous dit-on. Mais Forest a surtout boudé la réunion : “nous n’avons pas été invitées et voulons garder notre impartialité.” Du côté de Saint-Gilles, le bourgmestre Jean Spinette a fait le déplacement “en tant que citoyen qui veut s’informer.”