Opération coup de poing à la gare du Midi, le jour d'après: “L’été, dans tous les cas, c’est déjà vide”
Présence policière visible et population en errance bien plus discrète : un lundi de rentrée après la grosse opération policière menée samedi dans la gare du Midi.
- Publié le 28-08-2023 à 16h09
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Lundi matin de rentrée, la gare du Midi reprend son rythme habituel. Voyageurs et travailleurs se croisent dans le grand hall masqué par le brouhaha des roulettes de valises. Rien de plus normal. Pourtant, une autre population de la gare se fait plus discrète. Ce samedi, une opération coup de poing a été menée par la police pour cibler les personnes en errance dans les environs de la gare. Deux jours plus tard, la présence policière et, surtout, celle des agents de sécurité de la SNCB, Sécurail est toujours visible avec des fourgons placés bien évidence comme sur la place Victor Horta.

Nous empruntons le tunnel piéton parallèle au tunnel automobile des Vétérinaires, au sud de la gare. Cet espace couvert offre souvent un abri aux personnes, parfois mineures, qui n’ont pas d’autres solutions. Ce lundi, le tunnel était vide à l’exception d’une couverture qui semblait cacher un corps endormi.

Deux agents du service Prévention de Saint-Gilles passent par là. “Au moins ils ont pu nettoyer le tunnel”, lancent-ils d’emblée. Mis à part quelques déchets, l’espace est assez propre. Mais concernant l’efficacité de l’opération de police dont les résultats complets doivent être dévoilés ce lundi, les agents sont plus sceptiques. “Que ce soit ici ou sous la rue couverte (au nord de la gare) c’est l’hiver qu’il y a du monde. Il fait encore trop chaud pour que les gens se réfugient ici. L’été, dans tous les cas, c’est déjà vide.” Alors, coup de poing dans l’eau ?

Rue couverte justement, autre exemple de lasagne institutionnelle en matière d’entretien et de propreté, une personne dort, presque invisible elle aussi, dans le dos des passagers qui attendent les trams 81 et 82. Les restes d’autres petits campements de fortune sont toujours là.

Sous les colonnes qui font la jonction avec l’esplanade de l’Europe, un homme, visiblement désorienté, boit son café avec son baluchon. Néanmoins, les alentours directs de la gare comptaient moins de sans-abri que d’habitude ce lundi. Certains “voisins” habitués des environs ont d’ailleurs plié bagage. Reste à savoir où ils sont allés.

Les patrouilles, elles, se poursuivent. Alors que des mots en soutien aux SDF fleurissent sur quelques murs de la gare, une équipe de Sécurail tente de parler avec une femme confuse assise dans le petit hall en face de l’arrêt Suède. Un suivi logique et normal de l’opération coup de poing de samedi.

