"Le Comité P a voulu garder l’enquête pour lui" : 300 personnes à une nouvelle manifestation en faveur de Sourour Abouda

Environ 300 personnes ont participé ce 15 mai 2023 à une manifestation sur la place Poelaert pour réclamer la clarté et la justice après la mort de Sourour Abouda. La Bruxelloise de 46 ans est décédée dans une cellule de la police bruxelloise le 12 janvier. La thèse du suicide est fortement mise en doute.

Belga
Bruxelles - Place Poelaert: Un mois et demi après le décès de Sourour, survenu dans une cellule de police, un rassemblement a été organisé ce samedi place Poelaert. A Bruxelles le 4 mars 2023
Le décès de Sourour est survenu dans une cellule de police. (photo d'archive) ©JC Guillaume

Environ 300 personnes ont participé dimanche après-midi à une manifestation sur la place Poelaert à Bruxelles pour réclamer la clarté et la justice après la mort de Sourour Abouda, cette Bruxelloise de 46 ans décédée dans une cellule de la police bruxelloise le 12 janvier dernier. Selon le parquet de Bruxelles, il s’agirait d’un suicide, mais cette version est fortement mise en doute. Les proches de la victime se sont constitués partie civile cette semaine et l’enquête a dès lors été confiée à un juge d’instruction.

Sourour Abouda, qui travaillait depuis de nombreuses années dans le secteur social bruxellois, a été arrêtée le 12 janvier au petit matin par une patrouille de la zone de police Bruxelles-Capitale-Ixelles. Elle a été transférée dans le complexe cellulaire de la police fédérale de la Cité administrative de l’État, situé rue Royale, où elle a été retrouvée morte peu de temps après.

Selon le parquet de Bruxelles, les premières constatations et le rapport préliminaire d’autopsie semblent indiquer qu’il n’y a pas eu d’intervention d’un tiers, que la femme aurait pu être ivre et qu’elle se serait suicidée à l’aide d’un pull. La famille a cependant toujours contesté cette hypothèse.

”Cinq mois plus tard, les résultats de l’autopsie n’ont toujours pas été rendus publics et le gouvernement n’a absolument rien fait pour soutenir la famille”, ont dénoncé les manifestants dimanche. “Le Comité P a voulu garder l’enquête pour lui depuis le début mais la famille s’est désormais portée partie civile, afin qu’un juge d’instruction indépendant prenne enfin en charge l’affaire”.

Pour les manifestants, le parquet aurait dû ouvrir une enquête judiciaire sur ce décès dès le départ. “Toutes les conditions étaient réunies pour cela. Et c’est indispensable, en particulier quand il y a des violences policières. Sinon, il n’y a aucune garantie que l’enquête ne soit pas biaisée.”

Vous êtes hors-ligne
Connexion rétablie...