”Il faut briser le cercle des tags” : 277 000 euros pour un an de campagne de nettoyage du Mont des Arts (vidéo)
Un nettoyage d’un mois du Mont des Arts commence ce jeudi. Il sera suivi d’un entretien hebdomadaire pendant un an.
Publié le 11-05-2023 à 17h33
Ce jeudi, une grande phase de nettoyage du Mont des Arts était lancée. Tous les jours pendant un mois, les tags qui s’affichent sur le site seront retirés. Le lieu emblématique de Bruxelles est devenu espace de tag prisé mais la pratique reste illégale. Des panneaux avaient été placés en 2014 pour laisser un espace d’expression aux graffeurs – sans l’accord de la Régie des bâtiments qui gère les édifices du site – mais cet espace n’a pas été respecté et très vite les dessins ont débordé sur les murs. L’expérience a donc été avortée.

”On doit faire respecter le patrimoine de notre capitale, souligne le secrétaire d’État Mathieu Michel (MR), en charge de la Régie des bâtiments. Le mois de nettoyage intensif a pour but d’éliminer tous les tags du musée Magritte jusqu’à la place de l’Albertine en passant par la place des musées, le parc et la bibliothèque royale KBR. Pendant cette phase, la société en charge de retirer les tags appliquera une matière anti graffiti sur les murs.


“Pour le moment on doit les nettoyer avec un produit qui décolle la peinture, puis un jet d’eau haute pression et il faut encore sabler certaines parties. Parfois 27 couches de graffiti se superposent, explique Mickael qui s’attache à rendre les murs immaculés. “Ce genre de pratique abîme la pierre des bâtiments classés. Avec le film anti graffiti, la peinture s’accrochera moins et donc le nettoyage sera plus doux.” Après ce premier mois intensif, un nettoyage hebdomadaire de 20 heures sera effectué pendant un an.

”Gagner la guerre à l’usure”
Mathieu Michel le sait bien, les tags vont revenir très rapidement, mais avec un budget de 277 000 euros pour un entretien régulier d’un an, il espère faire “casser ce cercle” et “gagner la guerre à l’usure.” Des caméras seront aussi bientôt installées pour faciliter l’identification des tagueurs. Si cela venait à ne pas suffire, le secrétaire d’État n’exclut pas de débloquer de nouveaux fonds pour instaurer une présence permanente de personnel au Mont des Arts. Pour Mickael, expert du domaine, il faut en effet donner plus de pouvoir de répression au gardien des parcs. “C’est une bataille sans fin, parfois je nettoie un site et une heure après il est déjà recouvert.”

La Régie n’entend pas non plus abandonner les artistes. Des réflexions sont en cours rendre légal le graff sur certains murs ailleurs dans Bruxelles : “On peut imaginer un système où on prend un projet pendant deux mois puis on le nettoie et on en accueille un autre…” Un modèle qui ne pourrait pas coller aux codes du genre, parfois plus empreint de liberté que d’encadrement.

Alors que le Mont des Arts ne bénéficiait pas d’un système de nettoyage récurrent, l’entretien se faisant jusqu’alors de manière assez aléatoire, Mathieu Michel espère bien rendre propre une bonne fois pour toutes cette carte postale internationale de Bruxelles. Reste à voir qui abandonnera le premier : tagueurs ou autorités. Rendez-vous dans un an.

Une nouvelle fontaine
Lors de la présentation du nouveau système de nettoyage, la régie des bâtiments a également annoncé la réfection de la fontaine du parc du Mont des Arts, au pied des escaliers qui mène vers les musées. Le cahier des charges pour trouver un entrepreneur et en cours de confection. Le marché public doit être attribué en automne et les travaux devraient durer 1 à 2 mois.