Nicolas Gilsoul de retour en WRC: "Je nous vois monter sur des podiums"
Nicolas Gilsoul, confirmé comme équipier de Pierre-Louis Loubet sur la saison 2023.
- Publié le 13-12-2022 à 06h00
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Deux ans tout juste après son divorce inattendu avec Thierry Neuville (une action en justice est toujours en cours), Nicolas Gilsoul sera, le mois prochain, de retour au sommet du championnat du monde des rallyes dans le baquet de droite de la Ford Puma WRC1 de l’espoir français Pierre-Louis Loubet.
À 40 ans, le Liégeois relève un nouveau défi en prenant la place de Vincent Landais, parti seconder Sébastien Ogier.
Nicolas, pouvez-vous désormais confirmer votre retour au plus haut niveau ?
Oui. J’étais en relation avec Pierre-Louis depuis un certain temps déjà. On avait parlé d’une éventuelle collaboration fin de la saison dernière. Mais je n’étais pas encore prêt. Je lui avais conseillé de repartir avec Vincent après une année 2021 difficile pour lui. Ici, dès qu’il a appris que son copilote allait rouler avec Seb Ogier, il a repris contact avec moi. On avait envie de faire quelque chose ensemble et cela a de suite collé entre nous. Dans la voiture, mais aussi en dehors. C’est quelqu’un d’agréable, de poli, respectueux. Nous avons pris nos marques le week-end dernier lors du Devoluy Rally et cela s’est très bien passé. On a vite trouvé des automatismes. Je me suis bien adapté à son système de notes, on a bien travaillé avec les ouvreurs et même si la Fiesta Rally est dépassée technologiquement, nous étions heureux d’avoir pu se préparer au mieux à l’épreuve la plus compliquée du championnat : un Monte-Carlo qu’il n’a fait qu’une seule fois alors qu’en comptant l’historique j’en serai à ma 18e ou 19e participation.
Qu’est ce qui vous a motivé à effectuer ce retour au sommet ?
Après une année 2021 fort compliquée, j’ai retrouvé le cap cette année aux côtés de Gino Bux (NdlR : ils sont devenus vice-champions de Belgique, le titre national des copilotes revenant à Nicolas). J’ai retrouvé le plaisir. Je pensais que la flamme était éteinte, mais elle s’est vite rallumée. Je me suis rendu compte que copiloter est vraiment ce que j’aime et sais faire le mieux. Je suis à la moitié de ma vie et j’ai envie de relever un nouveau défi. De recommencer avec un jeune de 25 ans, mais cette fois avec pas mal d’expérience puisque je compte déjà 114 départs en WRC.
Quel sera votre programme ?
Ce n’est pas encore annoncé officiellement, car Pierre-Louis cherche à l’étoffer le plus possible. Mais l’objectif est de disputer une saison complète, soit les 13 courses. Disons que cela va dans le bon sens. C’est un retour à 100 %, dans un très bon contexte avec la Ford Puma de chez M-Sport.
Une équipe anglaise que vous connaissez bien…
Oui, en 2023 cela fera dix ans que Thierry et moi avions décroché notre premier titre de vice-champions sur la Fiesta M-Sport. Une de nos meilleures saisons. C’est un team de passionnés, humains et compétents. J’ai hâte de retravailler avec Malcolm Wilson. Ott Tanak est un bon technicien, un vrai leader. Son retour va tous nous aider.
Cela signifie qu’on ne vous verra plus en championnat de Belgique ?
Exact. Ce n’est pas possible avec un programme de 13 rallyes, les séances de tests, les voyages. Il faut un peu de temps pour récupérer, passer du temps en famille et soigner sa condition physique, car sur des épreuves comme le Mexique ou le Kenya il faut être au top de sa forme.
Cela va vous permettre de définitivement tourner la page Thierry Neuville ?
Je ne suis pas dans la rancœur. Cela a été un passage dans ma vie. Chaque être humain vit des choses sympas et d’autres traumatisantes. Notre rupture m’a fait mal. Mais je ne veux plus me morfondre en songeant au passé. J’ai fait mon deuil et maintenant je regarde droit devant.
Quels sont vos objectifs sportifs ? En avez-vous déjà parlé ?
Oui, un peu. Je pense qu’il est possible de viser un top 5 au championnat. Et je nous vois aller chercher quelques podiums en cours de saison. Pierre-Louis a un bon état d’esprit. Il n’a que 25 ans. Il est en pleine ascension et m’a déjà fait forte impression.
Vous vous voyez encore évoluer au plus haut niveau combien d’années ?
Je ne me suis pas mis de limite. John Kennard et Denis Giraudet sont encore capables de gagner des rallyes à plus de 60 ans. Je ne dis pas que j’irai jusque-là, mais je me donne encore dix bonnes années. Je ne suis pas revenu pour un an. J’espère devenir le copilote attitré de Pierre-Louis sur le long terme. Je crois en lui. Et puis c’est chouette de vieillir en restant jeune, en continuant à se tenir droit, à faire du sport et à être épanoui.