35% des réfugiés ukrainiens restent à Bruxelles: "On ne peut pas laisser à la région-capitale", dixit Rudi Vervoort

La Région dévoilait ce matin sa stratégie pour l'intégration des réfugiés ukrainiens. Les constats sur le terrain laissent croire à un problème de prévisions.

M.D.
35% des réfugiés ukrainiens restent à Bruxelles: "On ne peut pas laisser à la région-capitale", dixit Rudi Vervoort

La répartition des réfugiés en Belgique a été calculée sur base de population. Ainsi, Bruxelles devrait en accueillir 10% soit 20 000 personnes (la Wallonie 30% et la Flandre 60%). Pourtant les premiers chiffres de Fedasil montrent que 35% des réfugiés restent dans la région après leur enregistrement. Un chiffre qui peut s’expliquer notamment par le fait que Bruxelles centralise l'accueil lors des premiers jours sur le territoire. Une demande avait été faite pour l’ouverture d’autres centres d’enregistrement dans le pays, mais pour l’instant celui de Bruxelles, au palais 8 du Heysel, reste seul. Le ministre-président Rudi Vervoort (PS) a rappelé l’importance de la loyauté entre les régions et au niveau fédéral. "Il ne faut pas tout laisser à Bruxelles."

La stratégie se base sur 20 000 personnes

Même si le nombre de réfugiés peut-être sous-estimé, la prévision représente déjà un défi pour Bruxelles: 20 000 nouveaux bruxellois autrement dit, 10 fois plus que les prévisions annuelles du bureau des plans avant la crise qui annonçait 1900 nouveaux habitants par an. C'est 10 fois plus de demandes de protection internationale que ce que la région fait normalement en 1 an. Pour gérer cette situation, Bruxelles prévoit un ajustement dans le budget d’environ 100 Millions d’euros qui seront principalement orientés vers le soutien à la commune, les solutions de logements et l’accès à l’emploi.

Logements: les communes et la région font 50/50.

Pour accueillir les 20 000 personnes, la région l’assume: “il y a aura des logements collectifs temporaires, on ne peut pas tout régler directement. Les communes par leur connaissance locale seront chargées de trouver 10 000 places de dans des logements principalement individuels. La région trouvera les 10 000 autres dans des modèles collectifs.” Dans les 100 millions d'ajustement budgétaire, 10 sont prévus pour le soutien aux communes principalement pour ce point. La répartition des réfugiés par commune devrait suivre plus ou moins la proportion d'habitants. “Cela reste à affiner, mais les communes pourront anticiper avec un chiffre exact." Le Fédéral pour sa part gère le logement des réfugiés dans l'attente de leur enregistrement.

Emploi, “tous les leviers ne sont pas encore enclenchés.”

Paul Verbeeren, coordinateur régional Ukraine, nous explique que la principale difficulté reste “l'équivalence des diplômes.” Les Ukrainiens ne peuvent pas non plus se déclarer comme indépendants pour le moment. Autre point: la garde des enfants. Beaucoup d’arrivants sont des femmes seuls avec enfants. Si elles veulent travailler, il faut "sécuriser le foyer et donc accueillir les enfants en bas âge la journée et ouvrir des places d'école.” Pour cela, Paul Verbeeren compte sur la communauté ukrainienne à Bruxelles. “On va sélectionner au moins 25 référents/coordinateur de la communauté ukrainienne.” Certains Ukrainiens ont déjà mis en place des cours à distance pour les enfants ou même des écoles. "On prévoit environ 6 000 nouveaux élèves a scolarisé et 1500 place d'accueil pour enfant en bas âge à trouver.”

Rudi Vervoort souhaite aussi ne pas tomber dans un système de “discrimination dans la discrimination”: “Il n’y aura pas de distinction entre les réfugiés ou encore entre les réfugiés et le public précarisé déjà présent à Bruxelles.”

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