Covid: les Universités boycotteront la journée des groupes scolaires au salon du Siep
Les groupes scolaires ne pourront pas rencontrer de représentants d’universités lors du salon du Siep ce vendredi. Les universités demandent à leurs informateurs de ne pas s’y rendre car le CST, pourtant non obligatoire, n’y sera pas imposé.
Publié le 24-11-2021 à 15h45
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C’est un sale coup pour les organisateurs du Service d’Information sur les Études & les Professions (Siep) de Bruxelles: deux universités, l’ULB et l’UCL ont fait savoir que leurs professeurs et autres informateurs ne participeraient pas à la journée de vendredi réservée aux groupes scolaires au motif que le CST (covid safe ticket) n’est pas imposé à ces groupes.
"Mais il est probable que les autres universités vont aussi annuler, se désole Jonas Desmed, le directeur du Siep bruxellois. Vendredi dernier j'ai en tout cas reçu de l'UMons et l'UNamur la même demande concernant le CST."
Dans ce courrier envoyé aux organisateurs du salon, les universités ont ainsi fait savoir qu'elles n'accepteraient que leurs informateurs et informatrices soient présents à la journée de vendredi qu'à la condition que tous les membres des groupes scolaires soient munis d'un CST. Et dans le mail envoyé à ses professeurs leur demandant de ne pas participer au salon, l'ULB indique que "toutes les universités et certaines hautes écoles" se sont alignées sur sa position.
Du côté du Siep on est évidemment déconfit face à cette pression exercée par les universités. D'autant plus qu'il n'est pas possible pour les organisateurs du salon d'imposer ce CST. "Car il n'y a pas de cadre légal qui nous permette de le faire", dit Jonas Desmed.
Si le CST est effectivement imposé pour les visites individuelles qui auront lieu le samedi, le vendredi en matinée seuls les groupes scolaires seront présents et ils en sont dispensés. Dans le cadre des règles d'extension du CST a Bruxelles, le gouvernement bruxellois a en effet pris une ordonnance qui déroge à cette règle pour "des membres d'un groupe scolaire aux événements et établissements dans le cadre et en vue de remplir une obligation légale ou réglementaire" à la condition que les personnes concernées portent un masque et que les règles de protection propres au cadre scolaire soient respectées.
C’est donc sur cette base légale que s’appuient les organisateurs du salon en respectant évidemment les règles sanitaires.
"Nous avons d'ailleurs envoyé un rappel des règles sanitaires aux responsables des groupes scolaires (NDLR: qui devaient préalablement s'inscrire à la journée de vendredi), le port du masque sera obligatoire et des stewards seront présents pour y veiller. Mais on ne peut pas imposer le CST", dit encore Jonas Desmed. Qui va devoir se résoudre à prévenir les écoles dont les élèves avaient l'intention de rencontrer des professeurs d'universités que ceux-ci ne seront finalement pas présents…
«En réalité, l’ULB reproche l’application de la loi…» et pénalise les étudiants
Du côté du corps professoral des universités, il semble que cette pression mise sur le Siep avec, au final, un boycott de la journée de vendredi, n’a pas été appréciée par tous.
"En réalité, l'ULB reproche au Siep d'appliquer la loi, s'étonne un de ses professeurs. Et du coup, elle prive les jeunes de conseils importants pour leur avenir. Ce n'est pas anodin quand on sait que la principale cause d'échec à l'université est un mauvais choix d'orientation… "
La position de ce professeur de l’ULB n’est pas isolée. Selon nos informations, plusieurs de ses collègues ainsi que des professeurs de l’UCLouvain s’opposeraient à cette mesure et pourraient même passer outre l’injonction de leur université en participant à la journée des groupes scolaires ce vendredi malgré tout.
Certains d’entre eux ont par ailleurs interpellé la ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Glatigny (MR), de cette situation dès vendredi.
Nous avons demandé la position de la ministre. Mais, puisqu'elle "n'organise pas le salon", elle n'en a pas à faire valoir indique son cabinet…