Les vacances à la maison de Robbing Millions

Pour ce deuxième album, quelque chose a changé dans le son. «Ce n'est pas calculé, je fais les choses de manière spontanée», assure-t-il.

Ce changement est plutôt lié à la manière de créer la musique. Du rock multicouches du premier Robbing Millions en 2016 à celui plus synthétique et expérimental de Holidays Insade, avec une louche de musique latine, folk et une colonne vertébrale jazz (il est diplômé du conservatoire jazz de Bruxelles). Inclassable.

Car cette fois, il n’est pas passé par la case studio avec tout le groupe, mais a conservé le «premier jet» écrit, composé, joué et chanté tout seul chez lui.

La musique comme un sport

Ces morceaux, il les a écrits sur une longue période. La musique il la pratique comme un sport «un peu tous les jours, de manière constante, je pense que c'est comme ça qu'on peut s'améliorer». Mais quand on se retrouve avec 50 maquettes, il faut les affiner, les trier, les retravailler. Il avait besoin d'une oreille extérieure. Via des amis, il a contacté le gourou du son Shags Chamberlain (Ariel Pink, Mac DeMarco…). Un travail à distance, à Bruxelles, à Los Angeles… «C'est un gars un peu surprenant. Aussi bien dans son apparence que musicalement. Il est curieux, éclectique. Il m'a fait écouter beaucoup de musique, et même découvrir des groupes belges que je ne connaissais pas.»

Patchwork à la belge

De ses voyages et des ses rencontres à L.A., le musicien belge est revenu avec une certitude: «La leçon que j'ai retenue, c'est que le plus important, est de rester soi-même. Il faut assumer d'où on vient, sa langue». Résultat: des titres en français, pour la première fois, un album très éclectique, extrêmement libre. «Ca a un côté patchwork, mais c'est très bruxellois, très belge, finalement…»

Une liberté dans le son et dans l’expérimentation qui a plu à MGMT puisque le duo new-yorkais a signé Robbing Millions sur son label MGMT Records, jusque là réservé à ses propres productions exclusivement.

+ Robbing Millions, «Holidays Inside», Pias. Ce samedi soir à la Citadelle de Namur. Le 10 décembre à l’Ancienne Belgique.