Israël en soutien aux victimes belges
Afin d’accompagnerles victimes de stress post-traumatique, l’association belge de victimes V-Europe lance un projet soutenu par l’expertise israélienne.
Publié le 16-12-2019 à 06h00
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Difficultés à dormir, flash-back qui fait resurgir le traumatisme… Les victimes d’un stress post-traumatique portent un terrible fardeau qui a un impact quotidien sur leurs réactions émotionnelles et physiques. Ces traumatismes peuvent apparaître immédiatement ou jusqu’à 20 ans plus tard!
Depuis les attentats du 22 mars 2016 à Bruxelles, les victimes de ce stress sont nombreuses. Et un constat s’impose: il y a très peu de professionnels en Belgique qui sont formés à la gestion de ces situations de crise.
L'association de victimes V-Europe a ainsi imaginé de mettre en place une structure similaire au projet NATAL qui existe en Israël depuis 1998. Le 5 décembre, le projet a été présenté aux équipes qui s'occupent de l'aide psychosociale au niveau fédéral ainsi qu'au parquet fédéral, au DVI, à la police… «Concrètement, il ne nous manque plus que la signature de Maggie De Block », explique Philippe Vansteenkiste, coordinateur de l'association V-Europe. Un accord de la ministre de la Santé permettrait au projet de pouvoir débuter.
Modèle déjà exporté aux États-Unis
Forte de son expérience auprès des victimes du conflit israélo-palestinien, l’association NATAL, qui se veut apolitique, a déjà exporté son modèle. Notamment aux États-Unis afin de soutenir des militaires revenus du combat.
Compte tenu du peu d'expérience dans ce domaine en Belgique, V-Europe souhaite ainsi se reposer sur l'expertise de NATAL. «Israël est le pays qui a le mieux développé les connaissances dans les traumatismes.»
La mise en place du projet en Belgique pourrait être immédiate et devrait prendre deux ans. « L'idée est d'abord de faire un " mapping " de tout ce qui existe en Belgique.»
Un des premiers projets qui sera mis en place, ce sera la création d'une «help-line» qui fonctionnerait en permanence et 24 h/24 en cas de crise. «Cette ligne téléphonique, c'est la première intervention pour les victimes. On peut leur apporter une première aide: elles seront écoutées et suivies.» Ce service serait accessible aux victimes directes mais aussi aux premiers intervenants (policiers, pompiers, ambulanciers, militaires…). «Nous avons quand même de très bons experts en Belgique mais ils sont axés sur l'armée.»
Après avoir effectué le «mapping» des ressources disponibles en Belgique, il faudra multiplier. L’association israélienne NATAL interviendra afin de former des «entraîneurs» qui prolongeront leur expérience auprès des intervenants (psychologues, psychiatres, médecins…).
L'association de victimes prend ainsi l'initiative de lancer un projet qui répond à une attente des victimes. Peut-être pas celles du 22 mars 2016 mais surtout pour d'autres événements tragiques. «On doit acquérir cette expertise en Belgique afin qu'on puisse suivre les victimes de manière correcte.»