Caméras avec reconnaissance faciale à Zaventem: «Pas de base légale» selon un juriste

Le commissaire général de la police fédérale a annoncé que des caméras à reconnaissance faciale seraient bientôt utilisées à l’aéroport de Zaventem. Toutefois, selon un juriste, il n’y aurait pas de base légale pour de telles caméras.

Caméras avec reconnaissance faciale à Zaventem: «Pas de base légale» selon un juriste
Illustration ©BELGA

«Actuellement, il n’y a pas de base légale pour le déploiement par la police de caméras à reconnaissance faciale à l’aéroport de Zaventem», a indiqué mardi à Belga un juriste spécialisé dans le droit à la vie privée, Matthias Dobbelaere-Welvaert.

Dans le Knack, le commissaire général de la police fédérale, Marc De Mesmaeker, a pourtant annoncé son intention de mettre de telles caméras à la disposition des agents présents à l’aéroport de Bruxelles-National.

«Nous allons bientôt introduire cette technologie à l’aéroport de Zaventem. Nous avons un accord avec l’exploitant et les syndicats», a expliqué Marc De Mesmaeker au Knack qui a également souligné dans cette interview l’utilité des caméras ANPR, qui lisent les plaques d’immatriculation. «Elles ont déjà aidé à résoudre rapidement des enquêtes, comme celle liée à la mort de Julie Van Espen. Les citoyens le comprennent et ont appris à vivre avec leur présence, mais le respect de la vie privée reste un droit.»

Or, «en ce moment, la loi ne prévoit pas la possibilité de recourir à des caméras avec reconnaissance faciale», signale Matthias Dobbelaere-Welvaert. «La ‘loi caméras’devrait au moins être adaptée, ou une nouvelle loi adoptée.»

Selon le spécialiste, les caméras avec reconnaissance faciale sont permises dans un but commercial, par exemple pour le «check-in» des passagers. Mais pas pour contrôler et identifier des foules d’individus.

De plus, ces caméras ne sont pas utiles sans banque de données pour comparer les images. Et la seule qui existe est le Registre national. «Mais celui-ci ne sert pas à identifier les gens via des caméras.»

Ce qui est en revanche possible, c’est d’utiliser des caméras «intelligentes» comme le fait par exemple la ville de Courtrai. Grâce à des logiciels mis à jour, ces caméras sont capables de détecter des personnes avec certaines caractéristiques (un sac rouge, des chaussures bleues, etc.). Mais elles n’identifient pas directement des individus.

La police fédérale n’a pas donné plus de précisions à la suite des déclarations de son commissaire général.

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