VIDÉO | Générations solidaires 2019: La Casa Clara à Laeken, une bulle d’oxygène

La Casa Clara propose des activités de ressourcement pour les aidants proches et pour les fratries d’enfants/de jeunes en situation de handicap ou de pathologie lourde. Pour rompre l’isolement et créer un réseau de soutien.

Katel FRESON

«Cette maison, c’est le havre de paix que j’ai désespérément cherché pour me poser, de temps en temps, quand Clara était en vie.» Fanny Calcus raconte son histoire avec pudeur et dignité. Sa fille Clara, porteuse d’une malformation cardiaque et d’autres handicaps associés, est décédée à l’âge de 3 ans. C’était il y a onze ans. Le grand frère de Clara avait alors 6 ans. Depuis lors, Fanny et son mari ont mis sur pied l’association La Casa Clara. Il s’agit d’une maison de répit et de soutien conçue par des parents pour des parents. Elle propose des moments de ressourcement aux parents, aux frères et sœurs et aux familles d’enfants porteurs d’un handicap ou d’une pathologie lourde.

Installée tout d’abord à Grimbergen durant six ans, La Casa Clara se niche, depuis un an, à un étage de la Maison de l’Aidance à Laeken (Bruxelles) dont Télé-Secours est propriétaire.

Les espaces communs sont partagés avec des partenaires tels que l’ASBL Les Jeunes Aidants Proches.

Des activités de «répit» (sans l’enfant malade ou porteur de handicap) sont organisées pour les parents. De nombreuses mamans (seules) viennent se ressourcer dans le cadre apaisant de La Casa Clara pour quelques heures. Bibliothèque, cuisine où les repas sont préparés en commun, salle de relaxation, yoga, atelier de pleine conscience sont proposés par des accompagnants professionnels. D’autres activités sont encore organisées pour les familles avec l’enfant malade. Une septantaine de familles ont déjà montré leur intérêt. Des ateliers de musicothérapie, de photos, de bricolages ont récolté un joli succès, soit une trentaine d’activités en 2018.

Mais l’équipe de La Casa Clara va plus loin: «Les besoins spécifiques des jeunes ayant un frère ou une sœur dépendant sont peu exprimés et donc difficiles à rencontrer. Nous voulons poursuivre notre travail à leurs côtés.»

Un petit groupe de jeunes (le groupe Messeage) sont partie prenante. Abby, une jeune Bruxelloise, a organisé une soirée jeux de société en invitant d’autres sœurs et frères d’enfants porteurs de handicap. Un premier rendez-vous pour enclencher une nouvelle dynamique et élargir encore le réseau de solidarité. La Casa Clara projette aussi d’aménager le jardin de la Maison de l’Aidance (potager, jeux pour enfants…).

«Le handicap fait encore peur malheureusement. C’est très important de savoir qu’il existe un endroit où il fait bon se poser et échanger avec d’autres familles. Il faut prévenir l’épuisement familial, rompre l’isolement et reconstruire un réseau autour de soi. Ici, chacun est le bienvenu pour recharger ses batteries.»

www.casaclara.be

 -
- ©EdA Mathieu Golinvaux

Âge: 45 ans Fonction: coordinatrice de la Casa Clara

«Nous veillons à nous adresser à tous les publics, en impliquant davantage les habitants de Bruxelles notamment. Nous les touchons via les services d’accompagnement, l’Hôpital des enfants, des médecins et les partenaires de la Maison de l’Aidance.» Fanny tient aussi à faire des émules: «La Casa Clara accueille des aidants proches venus des quatre coins de Belgique qui aimeraient trouver ce répit plus proche de chez eux. En montrant comment répondre à des besoins concrets, avec des ressources de proximité, des bénévoles et de la volonté, nous espérons inspirer des vocations ailleurs en Belgique.»

Vous êtes hors-ligne
Connexion rétablie...