VIDÉO | Générations solidaires 2019: «Israël-Palestine pour mieux comprendre», des ambassadeurs citoyens
Éviter que le conflit israélo-palestinien s’exporte en Belgique et doter les jeunes d’outils pour devenir des ambassadeurs citoyens. 45 jeunes témoignent et vont rencontrer d’autres jeunes Wallons et Bruxellois.
Publié le 06-06-2019 à 07h00
«Je n'aurais jamais imaginé m'entendre aussi facilement avec d'autres jeunes que je pensais si différents de moi. Je me suis rendu compte qu'on avait tous des préjugés. Cette année et ce voyage m'ont vraiment ouvert les yeux.» Ilias Zemouri, un jeune Bruxellois, rentre d'un voyage en Israël et en Palestine tout comme quarante-cinq jeunes volontaires âgés de 16 à 19 ans.
Quatre écoles bruxelloises participent au programme d'éducation et de transmission «Israël-Palestine pour mieux comprendre». Dont Perrine Mouret, Jeanne Brunhes et Ilham Belhou qui nous racontent leur incroyable expérience. «Je n'avais pas envie d'être complice de ce silence. On a le devoir de raconter», explique Perrine.
Cette année, ces quarante-cinq jeunes issus de milieux et de communautés très différents ont suivi une formation pour travailler sur leur socle commun (l’identité bruxelloise). Ils se sont initiés à la joute verbale et à la prise de parole en public.
Sur base d’un constat de départ expliqué par Olivia Sterling, coordinatrice d’Actions In The Mediterranean (AIM), l’ASBL à l’origine de ce projet initié par Simone Susskind. De nombreux discours de haine parmi les jeunes et les moins jeunes à Bruxelles se basent sur des stéréotypes islamophobes et antisémites souvent liés à l’importation du conflit israélo-palestinien à Bruxelles.
L’ASBL AIM coordonne tout l’ensemble du programme. Et charge l’association Les Ambassadeurs d’expression citoyenne (AEC) de la formation, en dialogue permanent.
Il s’agit donc de former les jeunes à devenir des ambassadeurs de nuances, à exprimer leur ressenti, à structurer leur opinion et à leur apprendre l’art de l’éloquence pour permettre un débat serein autour du conflit avec d’autres jeunes mais aussi des adultes.
Après avoir rencontré des jeunes d'écoles palestiniennes et israéliennes lors d'un voyage à Jérusalem, Tel Aviv, Bethléem, Naplouse et d'autres villes, Jeanne, Ilham, Perrine, Ilias et leurs complices vont suivre un nouveau week-end de formation en septembre et entamer une tournée dans d'autres écoles et maisons de jeunes wallonnes et bruxelloises pour témoigner et susciter le débat. Ils ont abordé toute une série de thématiques comme la théorie du complot, la gestion des émotions, l'éducation aux médias via la pédagogie active. «Oser prendre la parole en public, avoir confiance en soi, se dépasser, défendre nos idées… Ce que nous avons appris va nous aider toute notre vie», confie la jeune Ilham. Et la coordinatrice de AEC, Monia Gandibleux, de conclure: «C'est un effet ricochet, je reçois, je donne.»
https ://www.actinmed.org/

Âge: 37 ans Fonction: coordinatrice de l’ASBL Les Ambassadeurs d’expression citoyenne
Cette sociologue a enseigné durant neuf ans dans une dizaine d’écoles différentes avant de lancer sa propre ASBL: Les Ambassadeurs d’expression citoyenne. Cette association est constituée principalement de jeunes issus de projets éducatifs activement citoyens. «L’éducation se fait par les pairs. Les jeunes sont bénéficiaires d’une formation. Puis, ils s’engagent dans des associations où ils prennent de plus en plus de responsabilités. Les jeunes ont appris l’autonomie, à tenir un budget et lancent souvent leur propre ASBL.» Depuis 2017, les ambassadeurs ont été impliqués dans 300 animations et 50 journées de formation. Ils ont mis en action plus de 3 000 autres jeunes.