Trois mois d’Indonésie en Belgique: 6 choses à savoir sur Europalia Indonesia
On connaît mal l’Indonésie en Belgique. C’est pourtant le cinquième plus grand pays du monde. À découvrir, chez nous, jusqu’en janvier.
Publié le 12-10-2017 à 06h00
Après le demi-succès d’Europalia Turquie en 2015, le grand festival international revient cet automne avec un pays grand mais méconnu: l’Indonésie.
1. Europalia c’est quoi?
C’est un festival culturel international qui est organisé tous les deux ans en Belgique. Fondé en 1969, il s’est d’abord intéressé au patrimoine culturel des pays européens. Depuis de nombreuses années, il s’ouvre sur le monde entier et propose expositions, musique, arts de la scène, littérature, conférences et cinéma.
2. Europalia Indonesia
En cet automne 2017, c’est l’Indonésie que le festival propose de découvrir. Un pays méconnu en Europe, si ce n’est naturellement aux Pays-Bas, ancienne puissance coloniale indonésienne. Pourtant, constitué de quelque 17.000 îles, il s’agit du cinquième plus grand pays du monde. Un pays complexe par ses populations, sa géographie, ses religions ou encore le nombre de langues qu’on y parle, plus de 700 sont recensées! Points d’orgue du festival, trois grandes expos dont la première vient d’ouvrir ses portes à Bruxelles.

3. Ancêtres et rituels (Ancestors & Rituals)
La première exposition Europalia Indonesia nous fait découvrir le culte des ancêtres. Dans cet immense territoire constitué de nombreuses îles où 300 ethnies et six religions différentes cohabitent, il y a un point commun: le culte des ancêtres. L'exposition part d'abord à la découverte des racines culturelles de l'Indonésie puis des influences qui se sont imposées à cette culture au fil des siècles. Elle explique ensuite le triple rôle des ancêtres. Ces derniers qu'ils soient biologiques ou mythiques (un chef de village par exemple) donnent d'abord un statut et une place dans la société aux Indonésiens. Ils assurent la fertilité du couple et aussi de la communauté en protégeant les cultures et les moissons. Enfin, ils participent à la protection de la famille et de la communauté.

4. À quoi ressemblent les ancêtres?
Statues ou statuettes en bois, amulettes, pierres taillées, objets en or, marionnettes ou encore masques, selon son rôle et les ethnies, les représentations diffèrent. Mais tous les objets présentés à l’exposition «Ancêtres et rituels» ont en commun leur finesse, leur beauté ou leur importance patrimoniale. Des pièces rarement vues chez nous.
5. Devenir un ancêtre
La seconde partie de l’exposition décrit d’abord l’influence réciproque exercée par les échanges culturels et religieux entre le culte des ancêtres et les religions qui ont touché petit à petit le territoire. Elle s’intéresse aussi aux rituels qui permettent d’entrer en communication avec les ancêtres.
Mais surtout, elle analyse comment les importants rites funéraires permettent aux morts de rejoindre les ancêtres. Analysant aussi la place encore actuellement occupée par ce culte. En Indonésie mais aussi chez nous à travers une réflexion sur notre propre rapport aux ancêtres dans une société occidentale qui voit ses rituels disparaître. Des ateliers pour enfants et adultes sont dans ce cadre régulièrement proposés.
+ "Ancestors & Rituals", Bozar, rue Ravenstein à Bruxelles, jusqu’au 21 janvier. Toutes les infos sur www.europalia.eu

6. Retour d'une grande expo en Wallonie
Europalia reste une manifestation très bruxelloise. Malgré quelques «décrochages», principalement en Flandre et parfois en Wallonie, le programme – hors grandes expositions à portée nationale – fait surtout les beaux jours et les belles nuits des habitants de la capitale.
Mais cette année marque un cap important avec la décentralisation d'une grande exposition à Liège (après Anvers lors d'Europalia Turquie voici deux ans). Cette exposition, «Archipel» sera consacrée à l'Indonésie et la mer. Elle ouvrira ses portes le 25 octobre prochain (jusqu'au 21 janvier) au musée de la Boverie.
Une semaine auparavant, le 18 octobre, c’est une autre grande exposition qui ouvrira ses portes à Bozar à Bruxelles. «Power and other things» explorera l’histoire récente, de 1835 à maintenant, de l’Indonésie et de sa société à travers le regard de 21 artistes indonésiens et occidentaux (jusqu’au 21 janvier également).
Danse, musique, cinéma
Impossible d’énumérer l’ensemble des manifestations qui vont émailler les trois mois d’Europalia Indonesia. D’autres expositions de moindre envergure sont proposées. On notera aussi l’important programme d’art de la scène, particulièrement chorégraphique, du festival. L’Indonésie compte, en effet, quelque 3 000 styles de danse traditionnelle. Danse qui inspire largement les chorégraphes contemporains.
La musique marquera également d’autres temps forts du festival. Entre tradition, modernité mais aussi influences sur la musique occidentale, l’Indonésie à beaucoup à faire entendre.
Enfin, Europalia propose aussi des conférences, des rencontres avec des écrivains indonésiens ou encore une découverte du cinéma indonésien.