Lisza, entre mensonges et doutes
En duo avec son compagnon Vincent Liben, Lisza livre un joli 1er album, où le mensonge et les doutes se déclinent sur des rythmes chaloupés.
Publié le 13-03-2017 à 08h20
Lisza, c'est le nom du nouveau projet de Vincent Liben (Mud Flow). Un projet qu'il mène en duo avec sa compagne, Lisza: elle aux textes et à la composition, lui à la composition, la réalisation, les arrangements. Cela donne La vie sauvage, un premier album où Lisza évoque avec sincérité l'amour, les mensonges, la mélancolie. Dans un écrin parfois chaloupé, taillé sur mesure par Vincent Liben, qui à la manière d'un Biolay, est un véritable orfèvre quand il s'agit de sublimer les voix de femmes.
Comment s’est passée la rencontre avec Vincent?
Lisza: J'ai assisté à l'un de ses concerts après la sortie de son premier album solo. Plus tard, nous sommes tombés amoureux. Moi, j'écrivais des textes, de la poésie… Je lui ai demandé s'il n'avait pas envie de composer pour moi. Il m'a répondu de d'abord essayer moi-même. J'ai composé cinq premières chansons et là, il m'a dit OK, même s'il n'était pas emballé par le fait de mélanger notre histoire d'amour et le boulot.
Vincent, vos craintes se sont estompées?
V.L.: Ce qui est bien, c'est que nous avons chacun notre rôle. J'avais peur qu'on s'engueule, mais on est à 99% d'accord sur tout (sourire). Comme les chansons étaient vraiment bien j'étais prêt à prendre le risque.
On sent évidemment votre patte dans les arrangements, mais avec un truc en plus: un côté plus chaloupé, exotique…
V.L.: C'est quelque chose que j'avais envie de faire depuis longtemps. Ici, comme ce n'est pas moi qui écrivais les textes, j'ai pu tenter des choses. Le côté exotique des musiques empêche les chansons d'être trop mélancoliques.
Lisza, vos textes évoquent souvent le mensonge…
Lisza: C'est en fait le déclencheur à mon besoin d'écrire. J'ai été face à un mensonge originelle (NDLR: elle en parle dans L'accident) et du coup, cela a été une énorme claque. J'ai dû me reconstruire. Et le mensonge est devenu un thème récurrent.
Il y a aussi beaucoup de questions dans vos textes…
Lisza: Je doute tout le temps. J'ai grandi dans un univers de croyance et puis je me suis retrouvée face à une vérité foudroyante. Mais c'est important d'avoir des doutes dans la vie…
Ce disque, c’est une sorte de thérapie?
Lisza: Non… Si j'évoque parfois des choses personnelles, j'essaye aussi que mes textes s'adressent à d'autres que moi. Je pense y être arrivée. Orphelin, par exemple, c'est l'état de quelqu'un qui va devoir quitter les croyances dans lesquelles il a grandi.
Vincent, pourquoi vous ne chantez pas sur cet album?
V.L.: Je trouve que Lisza chante beaucoup mieux que moi. Je ne suis pas chanteur, en fait. Je peux chanter mes chansons, mais je ne suis pas un interprète…
Lisza: Je suis quand même tombée amoureuse du chanteur! Porto Loco, je me la passais en boucle… (rires).
On ne va plus voir Vincent Liben en solo?
V.L.: Pour faire un album solo, il faut avoir quelque chose à dire. Là, j'ai plutôt envie de faire de la musique.
+ Lisza, «La vie sauvage», Freaksville. En concert le vendredi 17 mars au Botanique à Bruxelles.