Mister Genius veut redémarrer votre vieux PC et lancer un leasing informatique
Plutôt que de stocker vos vieux ordis chez vous, Mister Genius se propose de les récupérer. Ces machines peuvent être reconditionnées ou démantelées comme réservoir de pièces détachées. La chaîne bruxelloise de dépannage informatique va aussi lancer du «leasing» informatique.
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- Publié le 14-12-2016 à 10h27
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Les vieux PC, ceux qui mettent une heure à charger une vidéo YouTube, c’est un peu comme les piles usées, mais en plus encombrant: quand ils ne démarrent plus, on les stocke quelque part et on les oublie. Parce qu’on ne sait pas quoi en faire, parce qu’il y a peut-être des données privées dessus ou parce qu’«on ne sait jamais».
Pourtant, outre les déchetteries, il existe d'autres moyens de s'en débarrasser. Comme l'entreprise d'éco-recyclage CF2D à Anderlecht, qui collecte et démantèle ou reconditionne le matériel IT comme une autre ressource recyclable. Le dépanneur et revendeur informatique Mister Genius espère désormais rouler sur ce même circuit de la seconde main.
Dans le cadre de l'appel à projets «Be Circular» de la Région bruxelloise, présenté ce 13 décembre par les minsitres Fremault et Gosuin, l'entreprise aux 13 boutiques à Bruxelles et en Wallonie développe le concept de «dropstore», «un point de collecte et de revente de proximité de matériel informatique et technologique». L'idée est de revaloriser et revendre les machines récalcitrantes, en pièces détachées ou reconditionnées. Mais l'entreprise va plus loin.
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«Du leasing, comme pour une voiture»

Olivier Olbrechts, vous êtes fondateur de Mister Genius. Que voulez-vous mettre sur pied avec votre projet «Dropstore»?
L’idée, c’est de créer un point de collecte de proximité. Les déchetteries, c’est souvent excentré, dans des quartiers moins peuplés. Alors qu’ici par exemple, dans notre boutique de l’avenue Louise, c’est plus facile pour déposer du vieux matériel.
La crainte, c’est parfois de laisser des données «confidentielles» dans l’ordinateur dont on se débarrasse.
Le suivi lié à la récupération est évidemment assuré, comme l’effacement de ces données. Il est effectivement un frein trop fréquent au recyclage des ordinateurs privés. Or, Mister Genius détient la technologie pour garantir cet effacement.

Quid du matériel récupéré?
On démonte tout, on reconditionne et on le met à disposition du grand public. Car ce type de service n’existe plus à Bruxelles: le matériel informatique d’occasion, c’est de plus en plus rare.
Vous parlez aussi d’une sorte de base de données.
Il est quand même stupide qu’un employé de cette boutique de Louise commande un nouvel écran en Chine alors que cet écran existe peut-être ailleurs à Bruxelles. Nous pourrions envisager de répertorier les pièces dont nous disposons pour rationaliser leur réemploi et éviter la surcommande.

Le principe de l’économie circulaire repose également sur une transition de la propriété à l’usage: possible dans l’informatique?
Nous planchons sur une offre d’abonnement qui ressemble au leasing d’une voiture. Les frais fixes payés garantissent un bon matériel et sa maintenance. Et dès qu’il casse, il est remplacé avec une configuration identique. C’est ça qui compte: un ordinateur qui marche. D’autant plus qu’aujourd’hui, la course à la puissance ralentit puisque la plupart des services sont accessibles sur le web: l’ordinateur personnel n’est plus qu’un terminal vers le cloud.
L’obsolescence programmée reste-t-elle malgré tout un fléau de l’informatique?
De notre côté, nous allons travailler avec des gammes costaudes, professionnelles, qui peuvent avoir 4 ans et tourner plus vite que le petit PC à 250€ trouvé en grande surface. Il faut évidemment s’orienter vers une économie qui impose davantage de contraintes, et pas toujours viser le moins cher.