Manifestation nationale: 60.000 personnes à Bruxelles, plusieurs blessés lors d’affrontements
Selon les chiffres officiels de la police, 60.000 personnes ont participé à la manifestation nationale organisée en front commun par les trois syndicats en opposition aux mesures du gouvernement fédéral. Un succès... jusqu’à ce que de violents affrontements éclatent en fin de cortège. Le point sur cette journée de contestation.
Publié le 24-05-2016 à 18h00
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Incidents
Alors que la manifestation arrivait à son terme, de violents incidents ont éclaté près de la gare du Midi vers 13h45. Au moins huit personnes et deux agents de police ont été blessés lors d’affrontements entre une dizaine de casseurs, dont certains masqués, et les forces de l’ordre.

Un des agents blessés est le commissaire Pierre Vandersmissen, responsable du maintien de l’ordre lors de manifestations.
Les fauteurs de trouble ont défié les policiers et leur ont lancé différents objets comme des bouteilles et des pierres, et même des barrières Nadar.
La police a répliqué en chargeant et a fait usage notamment de spray au poivre et d’un canon à eau pour repousser les perturbateurs. Quelques émeutiers ont été bâillonnés.
Vers 14h45, les policiers tentaient d’évacuer, sans ménagements, les environs de la gare, notamment avec des autopompes.
Pour des raisons de sécurité, les stations de métro Porte de Hal et Lemonnier ont été fermées aux environs de 13h30. Le tunnel de la Porte de Hal et le boulevard du Midi ont aussi été fermés.
Le dispositif policier déployé aux abords de la gare du Midi mardi à la suite de la manifestation fédérale est impressionnant. Une vingtaine de combis sont sur place. Les agents demandent en vain aux casseurs de se disperser.
Une centaine de manifestants et de badauds observent le face-à-face entre la police et la dizaine de provocateurs. Certains les encouragent, applaudissant et criant des slogans hostiles à la police.
La police a levé vers 15h20 l’important dispositif déployé mardi gare du Midi, à Bruxelles. Les agents quittent progressivement les lieux, tandis que les derniers manifestants se sont dispersés.
Vers 15h, des policiers qui font face aux manifestants avaient retiré leur casque en signe de non-violence, sous les applaudissements.
«C’est magnifique ce qui se passe. C’était exactement ça que nous voulions», a expliqué à l’agence Belga un gardien de prison délégué syndical, qui faisait face à la police. «Quelques hooligans sont venus foutre la merde mais nous, nous ne sommes pas violents. Nous venons simplement défendre notre pain.»
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Pour la FGTB : «Nous espérons que la justice pourra rapidement identifier la dizaine d'individus masqués qui a infiltré la manifestation et causé ces blessures.
La FGTB condamne ces personnes qui profitent de chacune de nos manifestations pour nuire non seulement aux objectifs de nos actions mais aussi et surtout aux personnes.»

Peu d’incidents avaient été constatés auparavant. La façade de l’Office national de l’emploi a ainsi subi le mécontentement des manifestants qui ont tagué «STOP 45H».
Les mesures de sécurité avaient été renforcées pour ce premier rassemblement d’une telle envergure depuis les attentats de Bruxelles il y a deux mois.
60.000 participants
Peu après 13h, la police annonçait, selon ses chiffres officiels, que le nombre de manifestants était de quelque 60.000 personnes. C’est donc 10.000 de plus que le nombre espéré par le front commun syndical.
Côté patronal, la Fédération des entreprises belges (FEB) estime que la manifestation a peu d’impact sur les entreprises. «Les patrons ont pris leurs précautions. Il n’en reste pas moins que l’absence de travailleurs peut compliquer le processus de production ou retarder l’arrivée des livraisons chez les clients».
Où et quand?
Le rendez-vous des militants était donné dès 08h30 devant la gare du Nord de Bruxelles pour un départ vers l'esplanade de l'Europe aux alentours de 11h30. Le cortège devait ensuite rejoindre la gare du Midi deux heures plus tard. Et le point final de la manifestation devrait intervenir en fin de journée, vers 16h30.
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Pourquoi?
«La coupe est pleine» est le message principal véhiculé par le front commun syndical. «Nous en avons plus qu’assez des attaques permanentes du gouvernement et des employeurs qui visent l’argent et les droits des travailleurs», énonce le tract de la mobilisation.
CSC, FGTB et CGSLB dénoncent les coupes opérées dans les services publics et l’enseignement, et l’absence de concertation sociale. Les représentants des travailleurs dénoncent aussi la «loi Peeters» qui prévoit une annualisation du temps de travail. «Accroître la flexibilité n’est pas tenable», disent-ils.
Le patronat dénonce cette manifestation. La FEB estime qu'il y a « beaucoup plus à obtenir autour de la table que dans la rue » tandis que pour le Voka, cette manifestation est « contre le citoyen ».
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Quel impact sur le trafic?
Sur la route
Tous les axes bruxellois sont à nouveau accessibles depuis 16h
Transports en commun

Les trains circulent normalement ce mardi matin sur le réseau ferroviaire belge. La SNCB avait prévu huit trains supplémentaires pour permettre aux manifestants de rallier Bruxelles dans la journée. Plus de 30.000 titres de transport spéciaux ont été écoulés par la SNCB à cette occasion.
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C’est plus compliqué à la STIB. Voici la situation ce mardi à 17h :
Le trafic des bus TEC, en région liégeoise et hennuyère surtout, et De Lijn est aussi impacté (Plus d'infos).
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