Unia saisi sur les propos de Jan Jambon qui « incitent à la haine »
Le Collectif Contre l’Islamophobie en Belgique (CCIB) annonce qu’il a saisi Unia, le centre interfédéral pour l’Egalité des chances, en réaction aux propos jugés «islamophobes et incitant à la haine» de l’actuel ministre de l’Intérieur.
Publié le 20-04-2016 à 10h03
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Jan Jambon avait annoncé samedi, dans le quotidien flamand De Standaard, qu’«une partie significative de la communauté musulmane a dansé à l’occasion des attentats du 22 mars».
D’après le CCIB, en tenant ces propos et en les confirmant, le ministre Jambon a enfreint le code pénal pour motif de calomnie et diffamation avec la circonstance aggravante que le mobile de délit est la haine, le mépris ou l’hostilité à l’égard d’une personne ou d’un groupe en raison de sa conviction religieuse.
L’association estime par ailleurs que les propos de M. Jambon constituent une incitation à la haine, à la violence à l’égard d’un groupe, d’une communauté ou de leurs membres, en raison des convictions religieuses.
«Les propos du ministre Jambon ont pour effet et pour conséquence de stigmatiser un groupe important de la population belge qui est déjà un groupe considéré comme vulnérable», déclare le CCIB. «Le ministre Jan Jambon désigne les musulmans comme un groupe qui, d’une manière significative (c’est-à-dire qui nous renseigne sur son état d’esprit), est à ce point proche des terroristes sanguinaires de Daech qu’ils vont, non seulement pas jusqu’à approuver, mais jusqu’à danser, ce qui constitue l’expression ultime de la joie de quelqu’un», poursuit le collectif. «Le ministre Jambon établit par ces propos une corrélation forte entre le soutien des terroristes et des membres d’une communauté musulmane. Il dévalorise les musulmans aux yeux de la société et appelle à se méfier d’une certaine manière des musulmans, ce qui constitue aussi une incitation à discriminer», souligne encore le CCIB.
Par la voix de son vice-président Hajib El Hajjaji, le CCIB demande donc à Unia d’examiner les arguments de sa plainte et de faire appliquer la législation anti-discrimination, en ce compris la lutte contre l’incitation à la haine.