Trois centrales à l’arrêt: «La situation est tendue»
La secrétaire d’Etat à l’Energie, Catherine Fonck, concède que la situation énergétique «est tendue et va se compliquer à mesure que l’hiver approche.»
Publié le 15-08-2014 à 08h34
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Après l’annonce par Electrabel de la mise à l’arrêt du réacteur de Doel 4 et sa probable indisponibilité jusqu’au 31 décembre 2014, «la situation est tendue et va se compliquer au fur et à mesure que l’hiver approche et que les températures baissent», a réagi jeudi la secrétaire d’Etat à l’Energie Catherine Fonck, renvoyant l’origine du risque en matière de sécurité d’approvisionnement à des causes imprévisibles. La concertation entre les acteurs concernés, entamée en raison des risques d’approvisionnement connus jusqu’ici, se poursuivra sur cette nouvelle base.
En effet, l’annonce d’Electrabel affecte «la sécurité d’approvisionnement de la Belgique, en particulier pour cet hiver», a confirmé la secrétaire d’Etat.
La moitié du parc nucléaire indisponible
Le pays fait face à la mise à l’arrêt de Doel 3 et de Tihange 2 pour des raisons de sûreté nucléaire, et à présent à la mise à l’arrêt de Doel 4 pour un problème technique (non nucléaire). Au total, cela représente une indisponibilité de 50% du parc nucléaire qui fournit plus de la moitié de l’électricité belge. «La Belgique est donc privée de 25% de sa capacité de production: n’importe quel pays serait en difficulté dans ce genre de circonstances», a souligné Mme Fonck, précisant que «si un risque en matière de sécurité d’approvisionnement existe pour cet hiver, ce n’est pas la conséquence de l’absence de politique énergétique du gouvernement actuel mais bien la conjonction de deux éléments majeurs et imprévisibles».
Le travail de concertation entamé à la suite de la mise à l’arrêt de Doel 3 et Tihange 2 se poursuit et va, sur la base de l’annonce de la mise à l’arrêt prolongée de Doel 4, être amplifié entre l’administration de l’Energie, Elia, le Centre de crise et les GRDs (Synergrid).
Dans l’immédiat, Elia effectuera un monitoring permanent de la sécurité d’approvisionnement. L’administration finalise les mesures de «réduction de la consommation» pour éviter le recours au plan de délestage en cas pénurie d’électricité. «Ce travail doit maintenant inclure cette nouvelle indisponibilité de Doel 4 et sera prêt dans les prochaines semaines», a promis la secrétaire d’Etat.
Selon Catherine Fonck cependant, «jamais autant n’a été fait par un gouvernement en termes de plan d’urgence électricité: mise en place d’une réserve stratégique, mise en place d’un monitoring et d’une procédure en cas de risque de pénurie, élaboration d’un plan de mesures de réduction de la demande et planification du délestage». Elle a fait observer que ce travail est reconnu par l’AIE ( Agence Internationale de l’Energie) qui souligne dans son ‘review’ de ce mois de juin 2014 que la Belgique a développé tout un dispositif de planification d’urgence.
Ce point de vue n’est pas partagé par l’opposition écologiste qui exige une réunion des Commissions ad hoc de la Chambre.