Un potager sur le toit de la bibliothèque royale
Des légumes pour assurer l’approvisionnement de la cantine de la Bibliothèque royale pendant huit semaines. Un sacré défi relevé par Filippo Dattola.
Publié le 24-02-2012 à 07h00
Imaginez: une jungle luxuriante, des plans de tomates dévalant la façade, des choux de Bruxelles roulant sous vos semelles, des panais sucrés disputant la place aux topinambours, des chicons n’attendant que leur béchamel, des buissons verts s’agrippant aux extracteurs de ventilations, des haricots géants galopant du pied des bouleaux du Mont-des-Arts jusqu’au toit de la Bibliothèque Royale… De la science-fiction ? Plus vraiment: depuis peu, une serre et des bacs attendent leurs semences en plein centre de Bruxelles.
Le responsable: Filippo Dattola. Ce jeune informaticien italien reconverti dans l’agriculture urbaine et durable a débarqué avec son terreau et ses amis sur le toit de la Bibliothèque Royale. Les parpaings y céderont bientôt la place aux légumes oubliés. Et Filippo l’assure: sa production n’aura aucun goût de gaz d’échappement.
Filippo Dattola, d’où vient cette idée de potager sur le toit de la Bibliothèque Royale?
Ma copine travaille à la bibliothèque. Quand elle a vu cette surface sur cette grande terrasse, elle m’a poussé à m’informer. J’ai reçu l’appui du programme pour une alimentation durable de l’IBGE. Nous avons 350m2 de surface et nous voulons produire 8 semaines de légumes pour la cantine de la bibliothèque. Cela nous permet de lancer le projet Potage-Toit qui cherche à valoriser les espaces plats et inutilisés en ville tout en utilisant la filière directe.
Y a-t-il d’autres potagers de cette envergure à Bruxelles?
Notre ASBL Le Début des Haricots dispose d’un potager dans sa ferme urbaine à Neder-Over-Hembeek. Il y a aussi de plus en plus de potagers collectifs. Mais à ma connaissance, ce potager sur toit sera le seul de cette ampleur à Bruxelles.
Outre le soleil, quelles sont les caractéristiques à tenir à l’œil pour établir un potager sur son toit?
D’abord, il faut des bacs qui permettent le compromis idéal entre l’encombrement, l’entretien minimal et la production intensive. Nous avons opté pour des sacs en géotextile, qui permettent de faire passer l’eau. Ils accueilleront les plans une fois qu’ils auront démarré dans la serre.
Ensuite, il nous fallait un lieu accessible. Ici, nous disposons d’un ascenseur qui nous permettra de transporter sans trop de difficulté tout notre matériel.
Enfin, il faut une terrasse qui permet d’évacuer l’eau. C’est le cas avec les gouttières et le carrelage flottant.
Les légumes ne seront-ils pas impropres à la consommation s’ils poussent dans la pollution urbaine et les gaz d’échappement?
Des expériences du même type ont déjà été tentées au Canada ou aux USA et rien n’indique une pollution des légumes. Mais évidemment, il vaut mieux cultiver en bacs car, en ville, de nombreux terrains sont pollués par les métaux lourds dus à d’anciennes occupations du sol.
+ Info et planning sur le blog de Potage-Toit et sur le site de l’ASBL Le début des Haricots