Trop polluante, la piste de ski au Mont des Arts? «Bruxelles n'est pas Disneyland»
L'ARAU et les riverains dénoncent la piste du ski du Mont des Arts. Ils accusent un projet qu'ils qualifient de "publicitaire" d'être trop énergivore, trop bruyant et trop pollueur.
Publié le 06-12-2011 à 11h29
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"L'ARAU intime à la Ville de Bruxelles d'éteindre la lumière, les réchauds au gaz, les enceintes qui assourdissent les riverains, les remontées mécaniques et les canons à neige et de limiter la production inutile de déchets. Bruxelles n'est pas Disneyland".
L'Atelier de Recherche et d'Action Urbaine est remonté contre City Ski.Selon l'ARAU, le projet de descente enneigée de 150m de long est nuisible pour la tranquilité du voisinage. Même avec une animation sonore qui, prévient l'organisation, cessera dès 22h.Car les riverains, depuis la Place des Palais et la Place Royale, subissent "près de 30 nuits bruyantes" par an.
Mais le bruit et la tranquilité du sommeil des Bruxellois ne sont pas les seules préoccupations de l'ARAU.L'Atelier estime aussi l'événement trop "publicitaire" car vendu à un gros tour opérateur spécialiste du sport d'hiver.Surtout, l'ARAUjuge inacceptable le prix énergétique et de propreté publique de la piste de ski.
Une neige pas assez blanche?
"Avec cette politique événementielle qui attire des masses de consommateurs avides de snacks emballés, de canettes et de gobelets, de décibels et colifichets "made in China" vendus dans des paillotes chauffées aux réchauds individuels au gaz, la Ville semble penser que le logement n'a plus sa place en ville.Elle tend à prouver qu'il convient de vendre l'espace public pour n'importe quelle initiative, y compris et surtout commerciale. Avec l'objectif suprême de vendre l'image de Bruxelles".
On peut comprendre l'ARAUquand on sait que les Plaisirs d'Hiver attendent 2 millions de visiteurs ("Viendront-ils tous en transports en commun?").Ce n'est pas l'utilisation de gobelets réutilisables qui va diminuer leur impact.Dans son rapport, l'ARAU assassine: nourriture à cuisiner, piste à éclairer, cabanons à chauffer, remontée mécanique à actionner. Tout ça bouffe pas mal de courant, c'est sûr.
Mais le point le plus noir selon l'ARAUest la couche blanche à pulvériser.1m3 d'eau ("potable?") et 12kWh pour 2m3 de neige.Sachant qu'il faut 70 cm d'épaisseur sur 150m de long, ça fait beaucoup.Et un coût de "4€ par m3 de neige" soit "5.600 pour un ha recouvert de 70 cm de poudreuse".Gloups: on avale son vin chaud de travers.
Montrer l'exemple
Alors bien sûr, l'événement aura son côté fun.Il va remplir les cafés des alentours.Il va attirer les regards des télés nationales et internationales sur Bruxelles. Il va aussi drainer des skieurs qui ne feront pas que skier mais finiront en après-ski dans les boutiques du centre.Il est clair que la ville a besoin d'événements marquants pour stimuler son dynamisme.Et sans doute le procès à charge de l'ARAU peut-il être nuancé.
Mais on reste d'accord avec l'Atelier d'Action Urbaine quant au message négatif laissé par Bruxelles alors que les temps sont à l'économie d'énergie et à l'économie tout court."Les pouvoirs publics, avec le pouvoir prescripteur qui est le leur, doivent prendre conscience que le meilleur déchet est celui qu'on ne crée pas et qu'il faut cesser de gaspiller l'eau et l'énergie à des activités inutiles".