Grazaï, révélation du premier tour
Stéphane Grazaï, le médian défensif de Montleban, figure en tête de nos révélations du premier tour.
Publié le 23-12-2009 à 06h00
Stéphane Grazaï, avec Montleban, vous venez de signer un premier tour époustouflant. Sur un plan personnel, vous finissez aussi troisième à la moyenne des cotations de L'Avenir. Vous êtes satisfait de vos débuts en P1 ?C'est bien, mais je regrette tout de même d'avoir loupé quelques matches à la suite d'une luxation de l'épaule. J'ai aussi été suspendu un dimanche. Habituellement, je loupe très rarement un rendez-vous. Pour le reste, quatrième au général, c'est bien pour un promu, mais on veut aller à Miami. Dès lors, il faut à tout prix terminer dans les trois premiers pour que le président Léonard accomplisse sa promesse.Qu'est-ce qui vous a amené à porter les couleurs de Montleban ?Quand j'ai quitté la Côte-d'Ivoire voici cinq ans pour rejoindre une tante à Bruxelles, j'ai passé plusieurs tests. Notamment à Tubize et au Lorrain. Lors d'un match avec ce dernier, Maurice Léonard était présent. Il est venu me visionner une seconde fois. Je me suis ainsi retrouvé à Montleban, en P2. Et j'y suis toujours depuis cinq ans.Vous vous y sentez donc très bien ?Tous les gamins d'Afrique rêvent de venir en Europe. J'ai quitté mon pays à l'âge de 22 ans, alors que je pouvais signer dans un club de D1 chez moi. Mais en Belgique, j'étais seul ; j'ai dû me débrouiller, sans aide aucune. Je suis donc reconnaissant à Montleban, plus encore au président, puisque je travaille dans son entreprise (fabrique de lunettes) au Luxembourg. J'habite désormais à Gouvy et je dois dire que j'ai de merveilleux amis au sein du club.Vous regrettez de ne pas avoir saisi cette opportunité en Côte-d'Ivoire ?Je me pose encore souvent la question, c'est vrai. Peut-être aurais-je pu me faire connaître davantage, me constituer un curriculum vitae. Mais là-bas, les salaires sont dérisoires. D'ici, je peux m'occuper de ma famille, ma mère, mes oncles restés au pays. Je me rends compte que j'ai perdu une partie de mes qualités de footballeur, mais finalement, je me dis que je suis très bien en Belgique.Vous finirez donc votre carrière à Montleban ?J'aimerais tout de même tenter l'expérience à un niveau plus élevé encore, même si la P1 me plaît déjà mieux. Mais je le répète, j'ai déjà 27 ans. Ça devient juste. Je passe souvent un coup de fil à Romaric, qui joue maintenant à Séville. Je vais d'ailleurs le voir jouer de temps à autre. C'est mon copain d'enfance. Ce serait bien s'il pouvait me trouver un truc, mais je ne fais pas de fixation là-dessus. Voici deux saisons, j'ai encore été testé par Mons, mais ça n'a pas marché.
Pour réussir en football, il faut d'abord un maximum de réussite. Peut-être aurais-je dû passer par un intermédiaire, un manager, mais on ne réécrit jamais l'histoire.
Plus tard, vous comptez rentrer au pays ?Je ne dis pas non. Mais il faut voir ce que l'avenir me réserve. J'espère fonder une famille ici en Belgique. Ma petite copine, Ivoirienne comme moi, vit toujours à Bruxelles. Et puis je ne suis pas tout seul en Europe.
En plus d'une tante, mon frère aîné a aussi quitté le pays. C'est un artiste. Il travaille à Paris.
Vous connaissiez Richard Simmy, Ivoirien lui aussi, qui évolue aujourd'hui à Florenville ?Lors du match contre Florenville, on s'est parlé. On s'est surtout reconnu. Nous nous sommes rendu compte que nous avions joué à plusieurs reprises ensemble à Bruxelles, quand l'un et l'autre, nous passions des tests. C'est marrant de se retrouver ainsi. Mais lui, il est plus jeune. Il peut donc rebondir encore. Il peut certainement jouer plus haut. C'est ce que je lui souhaite.