Carences prévisibles au parc Astrid ...
Tom De Sutter traverse un sérieux passage à vide et la défense mauve patauge plus que jamais. N'était-ce pas à prévoir ?
Publié le 15-09-2009 à 10h00
La défaite d'Anderlecht à Saint-Trond n'a pas uniquement mis le doigt sur la crise de confiance de Tom De Sutter et la fébrilité chronique de la défense bruxelloise. C'est une partie de la politique de transferts du Sporting que les Trudonnaires ont remis en question. À 24 ans à peine et après avoir disputé une soixantaine de matches de D1 avec le Cercle, est-il étonnant que De Sutter ne parvienne pas à tirer l'attaque anderlechtoise à lui seul sur le long terme ? Il est tout à fait logique que le Brugeois, très bien revenu dans le coup la saison passée (16 buts) après une opération aux ligaments croisés du genou, connaisse aujourd'hui un sérieux passage à vide. Ce qui ne l'est pas, par contre, c'est que les Mauves n'ont d'autre solution de rechange que le jeune Romelu Lukaku, certes très talentueux, mais pas suffisamment expérimenté pour rattraper une situation compromise comme elle l'était au Staaienveld après moins de dix minutes de jeu. Il y a un an, déjà, Anderlecht avait été éliminé par Bate Borisov pour avoir dû faire confiance aux jeunes Suarez et Kanu en raison de l'indisponibilité de Nicolas Frutos. Il y avait beaucoup de chance que ce dernier, à nouveau sur la touche, ne tienne pas (encore ?) la distance en début de saison. Si la direction bruxelloise avait fait son mea culpa il y a douze mois, elle n'a pas pour autant transféré un attaquant supplémentaire cet été. On peut évidemment fustiger les choix tactiques d'Ariël Jacobs. Mais on se souviendra que pour remporter ses deux titres de champion (2006 et 2007), Frankie Vercauteren avait pu compter sur une armada offensive composée, entre autres, de Frutos, Tchite, Serhat, Mpenza, Pujol, Hassan voire... Mbokani.
La victoire des Canaris a également rappelé les carences défensives anderlechtoises. Certes, Marcin Wasilewski vient d'être victime d'un terrible accident. Mais cela faisait des mois que le Sporting était à la recherche d'un autre back droit, précisément pour concurrencer Wasyl et pallier ses éventuelles indisponibilités. Ce week-end, c'est le malheureux Mazuch, défenseur central de formation et forcément à court de rythme après deux années passées sur la touche à la Fiorentina, qui a fait le bonheur d'Alex Da Silva. Rnic et Gillet, censés pouvoir remplacer le Polonais lors de leur arrivée au parc Astrid ? Samedi, le premier était sur le banc et le second aligné en milieu de terrain. Quant à l'axe central défensif, Juhasz ne sera jamais un patron, Deschacht fait son possible mais il est meilleur au back gauche, Bernardez se demande pourquoi on lui a offert un contrat jusqu'en 2012 pendant que Kruiswijk, poussé vers la sortie, s'accroche au sien.
Il est évidemment facile de parler après coup. Il faut aussi se rendre compte qu'Anderlecht est aujourd'hui financièrement à l'étroit. On soulignera enfin que les Mauves ont dominé les trois quarts du match à Saint-Trond et qu'ils restent armés pour remporter le championnat de Belgique.
Cela dit, il convient de rappeler qu'un back droit, un patron dans l'axe central défensif et un attaquant expérimenté capable de jouer en profondeur, c'est ce que réclamait déjà le staff technique mauve en mai dernier. Les patrons anderlechtois ont pris des risques, notamment celui, louable, de miser sur les jeunes. Ils devront assumer. En attendant, ce sont Ariël Jacobs et ses assistants qui auront tout intérêt à trouver des solutions, jeudi à Zagreb et dimanche contre Gand. Pas une sinécure...