TC Bxl: prisons fermes requises pour des coups mortels sur une enfant
Devant le tribunal correctionnel de Bruxelles, le premier substitut du procureur du roi a requis mercredi après-midi 8 ans de prison ferme contre Samir A., 30 ans, et 6 ans de prison ferme contre Christelle I., 25 ans. Les prévenus répondent de coups volontaires ayant entraîné la mort de leur fille de 17 mois, sans intention de la donner.
Publié le 31-10-2007 à 06h00
Plus précisément, Christelle I. est poursuivie pour avoir volontairement privé sa fille de l'alimentation et des soins nécessaires, au point de la laisser mourir.
Les faits se sont déroulés entre le 19 janvier 2001 et le 1er février de la même année. Les prévenus sont en aveux complets et ont été libérés après 6 mois de détention préventive. La victime est née le 16 août 1999.
C'est le 1er février 2001 que Samir A. va conduire lui-même son enfant à la clinique Saint-Etienne. Elle est décédée officiellement à 17 heures et était déjà dans un état désespéré quand elle a été admise à la clinique. Les médecins légistes observeront des hématomes sur le visage de l'enfant, des brûlures au deuxième degré à la plante des pieds mais aussi et surtout plusieurs fractures du crâne. Certaines d'entre elles remontaient à plusieurs jours. Ce sont des infections provoquées par ces fractures qui sont à l'origine du décès, survenu après un arrêt cardio-respiratoire.
Selon les experts, la victime était déjà dans un état de choc prolongé lorsqu'elle est décédée. Cet état résultait de diverses anémies et de plusieurs commotions. Les coups à la tête sont indiscutables. Des blessures ont été provoquées le jour de l'admission de l'enfant en clinique, ainsi que la veille et l'avant-veille.
Interrogés, les parents de l'enfant vont d'abord parler d'une chute dont l'enfant aurait été victime, lors d'une promenade à Ittre. Cette version n'étant pas plausible, Samir A. va alors indiquer que sa fille était tombée dans la baignoire. Enfin, il va reconnaître avoir administré une gifle à la petite victime, celle-ci ayant été projetée contre le robinet de la baignoire. Petit à petit, le prévenu va avouer qu'il ne supportait plus les pleurs de son enfant et qu'il la battait régulièrement et violemment.
Samir A. et Christelle I. vont reconnaître que pendant deux jours, ils ont hésité sur la nécessité de faire hospitaliser leur fille, de peur d'être arrêtés. La prévenue a avoué ne plus avoir donné les aliments indispensables à un si petit enfant et d'avoir omis de lui prodiguer les soins nécessaires.
Le premier substitut Michielsen a considéré que la petite victime était probablement déjà dans le coma depuis plusieurs jours quand elle fut hospitalisée et qu'elle ne réagissait pratiquement plus. Ce qui explique, selon lui, que ses pieds aient été brûlés parce qu'elle aurait été laissée trop près d'un radiateur.
Pour la défense, Mes Nathalie Gallant et Séverine Huysmans ont plaidé des circonstances atténuantes et ont demandé au tribunal une peine d'un maximum de 5 ans avec un sursis pour ce qui excède la détention préventive déjà accomplie.
Le jugement sera prononcé le 21 novembre prochain.