Il y a 30 ans, le corps torturé de Christine Van Hees était découvert
Ce jeudi 13 février marquera les trente ans de la découverte du corps mutilé de Christine Van Hees, 16 ans, dans une champignonnière désaffectée à Auderghem.
Publié le 12-02-2014 à 17h48
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Malgré des années d’enquête, le ou les auteurs du crime n’ont jamais été identifiés. Un homme a néanmoins passé trois ans en détention préventive, avant d’être relâché. Une prolongation du délai de prescription et l’audition de nouveaux témoins en 2011 n’ont pas permis d’élucider l’affaire.
Le 13 février 1984, à 20h47, les pompiers sont appelés pour un panache du fumée suspect qui s’échappe d’une ancienne champignonnière à Auderghem, à proximité de l’actuel campus de la VUB/ULB. Le bâtiment, abandonné depuis 1972, était régulièrement fréquenté par des punks et des consommateurs de drogues.
Une fois sur place, les pompiers découvrent sur un bûcher le corps mutilé et partiellement brûlé d’une jeune femme, pieds et mains liés. Ses vêtements et ses bijoux gisaient à côté de son corps inanimé. Selon le médecin légiste, elle avait été torturée et étranglée. L’identification du corps s’est d’ailleurs révélée difficile mais les parents de Christine Van Hees ont finalement confirmé qu’il s’agissait bien de leur fille. La victime n’était pas rentrée chez elle la veille. Des témoins l’avaient aperçue pour la dernière fois à 17h20, alors qu’elle se trouvait près de la station de métro Saint-Guidon.
Les pseudo-révélations de Regina Louf
Les enquêteurs se sont rapidement intéressés à plusieurs groupes de jeunes qui fréquentaient la champignonnière désaffectée. Le 13 septembre 1984, Serge C., un punk surnommé «l’Iroquois», est arrêté. Interrogé à une vingtaine de reprises, il a livré dix versions différentes, déclarant notamment que Christine Van Hees avait été tuée car elle était au courant du cambriolage d’une caserne de l’armée. Les armes dérobées auraient ensuite servi lors de cambriolages.
L’enquête n’a cependant pas fourni de preuves concluantes et l’homme fut finalement libéré après trois ans, deux mois et quatre jours de détention préventive. En 1991, la Belgique fut d’ailleurs condamnée par la Cour européenne des droits de l’homme à Strasbourg pour avoir violé le délai raisonnable de détention préventive.
Depuis lors, l’enquête n’a pas permis d’identifier d’autres suspects. Mais en 1996, l’affaire a resurgi via les pseudo-révélations de Regina Louf, alias le témoin X-1, qui affirmait avoir assisté à la mise à mort de la jeune femme lors d’un rituel satanique, en présence de Marc Dutroux et de Michel Nihoul. Cette nouvelle piste n’a rien donné.
Prescription
En 2011, les enquêteurs de la police judiciaire fédérale de Bruxelles ont repris leurs recherches et ont auditionné, en vain, une quinzaine de personnes actives dans le milieu du rock bruxellois.
Fin janvier 2014, le parquet de Bruxelles a informé les parents de la jeune femme que l’affaire serait clôturée en raison de la prescription. Le dossier sera d’abord transmis à la chambre du conseil de Bruxelles, qui doit officiellement acter de la prescription. La date de l’audience n’a pas encore été choisie, a indiqué le parquet.