Le verdict est tombé à Anderlecht : le pont Marchant devra, à l’avenir, être en mesure d’accueillir les voitures
Urban. brussels vient de rendre sa décision sur le projet de Bruxelles Mobilité pour un nouveau pont Marchant. Pascal Smet regrette le temps perdu dans le dossier.
Publié le 25-04-2023 à 09h57
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Ce lundi soir, la décision est tombée. L’administration de l’urbanisme Urban donne son accord à Bruxelles Mobilité pour réaliser le nouveau pont Marchant dans le quartier Biestebroeck à Anderlecht. Le pont, fermé à la circulation automobile depuis 2014, puis plus récemment à toute circulation pour des problèmes de stabilité, doit être refait. Urban n’a cependant pas donné le champ libre au projet de Bruxelles Mobilité. En effet les plans prévoyaient une piétonnisation totale du futur édifice en le limitant aux seuls modes actifs.

Dans sa décision Urban pose des conditions à l’octroi du permis : “le pont devra être ouvert aux transports publics et aux services d’urgence.” Et va même plus loin. Le pont restera fermé à la circulation automobile, mais l’aménagement devra être conçu de manière évolutive. En effet, puisque le quartier s’apprête à accueillir 12.000 nouveaux habitants dans les prochaines années, Urban impose à Bruxelles Mobilité d’aménager le pont afin qu’il “puisse être ouvert à la circulation automobile locale, si cela devait être décidé à l’avenir.”
Argument légal et financier
Urban justifie sa décision par le respect des règles en vigueur sur cette zone. Le Plan particulier d’affectation du sol (PPAS) Biestebrock, annulé par le Conseil d’État en 2020 mais seulement en partie, parle du pont “comme d’une route qui doit être ouverte à tous les types de trafic parce que l’axe jouera un rôle très important en reliant les deux rives du canal pour le nouveau quartier de 12.000 habitants et doit être rouvert pour permettre une mobilité optimale dans le cadre de ce nouveau projet urbain.” Pour sa part, le Plan régional de développement durable (PRDD) décrit l’axe de la rue Pierre Marchant comme une “ligne de transport public à grande capacité à créer ou à étudier.” Pas très compatible avec une piétonnisation.
Le secrétaire d’État Pascal Smet (Vooruit), en charge de la tutelle d’Urban regrette alors “que l’on ait perdu un temps précieux à soumettre des plans modifiés dont on savait à l’avance qu’ils ne passeraient pas le test du PRDD et du PPAS”.
Le socialiste ajoute une autre considération. Il s’inquiétait de la question budgétaire. Bruxelles Mobilité prévoyait de remplacer le pont par un autre pont. S’il s’agit uniquement de faire un édifice pour les modes actifs, “une passerelle suffirait” et serait beaucoup moins coûteuse. Autrement dit, quitte à faire un pont, autant qu’il soit prévu pour les voitures. “Sinon, avec le budget prévu, on pourrait faire plusieurs passerelles cyclo piétonne.”
Caméra ANPR et bornes escamotables
Pour accorder le permis du futur pont, Urban demande donc que l’édifice, même s’il reste actuellement fermé aux voitures, soit conçu pour pouvoir les accueillir éventuellement un jour sur décision de Bruxelles Mobilité en accord avec la commune. Urban préconise donc l’installation de caméras ANPR ou de bornes rétractables. Dans un premier temps, ces dispositifs permettraient de laisser passer uniquement les modes actifs, les secours et les transports en commun. Et si le besoin émerge de l’ouvrir à la circulation “locale,” ce sera facile à mettre en œuvre tout en dissuadant le trafic de transit.