Plus personne ne rigole du Sporting (ni de son mercato)
Courtrai 2-2 Anderlecht Le point ramené de Courtrai sonne comme une petite victoire pour une équipe fatiguée par le voyage européen mais qui n’a plus été battue en championnat depuis plus d’un mois.
Publié le 20-02-2023 à 09h29
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Beaucoup de joueurs sur la pelouse du stade des Éperons d’or dimanche étaient trop jeunes pour avoir connu l’émission Vidéo Gag. Mais l’égalisation anderlechtoise en fin de partie y avait sa place. Elle aurait sans doute même remporté le grand prix, celui qui offrait un chèque à celui qui avait envoyé la K7 et qui permettait de revoir la séquence avant le générique de fin. Ça aurait été cruel pour D’Haene, le capitaine courtraisien qui a offert un assist improbable à Murillo quand tout le monde imaginait que le Sporting, fatigué par son voyage en Bulgarie, ne reviendrait plus.
Mais il doit être écrit quelque part que Brian Riemer ne peut pas perdre à l’extérieur en championnat. Cinq matchs loin du Parc Astrid et toujours pas de défaite pour le coach danois. Dimanche, la partie, ouverte et agréable, aurait mérité deux vainqueurs mais n’a fait que des déçus. Voire des malheureux comme D’Haene mais aussi Raman. Comme jeudi en Conference League, l’attaquant a raté un duel seul face au gardien. Il aurait pu faire 0-2 quand les Bruxellois commençaient à logiquement tirer la langue. La minute suivante, les Flandriens égalisaient sur une contre-attaque.
Ce point, qui n’est mathématiquement pas une bonne affaire ce week-end dans la course aux playoffs, a pourtant des airs de petit succès pour le RSCA. Parce que la première période à Courtrai, comme la seconde à Ludogorets, a confirmé que l’équipe était sur le bon chemin. Le chemin d’un jeu direct, parfois spectaculaire, que les recrues hivernales, Dreyer et Slimani, permettent d’enfin développer correctement.
Slimani a pleuré mais les recrues ont marqué 4 des 7 derniers buts
Le mercato de janvier d’Anderlecht, moqué par tout le Royaume, change finalement beaucoup de choses dans la saison du Sporting. Avec Dreyer, l’équipe a enfin quelqu’un capable d’être concret devant le but. Sa reprise sur la remise d’Ashimeru était aussi jolie que difficile sur un terrain bondissant. Et avec Slimani, il y a enfin un point d’appui qui sait tenir le ballon devant et combiner avec les petits formats autour de lui, malgré une grosse occasion loupée dans les arrêts de jeu qui lui a arraché des larmes de rage dans le vestiaire. Le duo arrivé cet hiver a marqué quatre des sept derniers buts bruxellois. Le temps de rire des achats mauves est passé.
Le puzzle de Fredberg et de Riemer n'est pas encore achevé, loin de là, mais on voit déjà à quoi ça va ressembler. Le nouvel Anderlecht sera énergique, assez éloigné de l'image historiquement romantique mais les deux Danois s'en moquent. Les jeunes y auront leur place mais rien ne leur sera offert sur un plateau. Dimanche, la moyenne d'âge du onze de base était de 26,3 ans. Et c'était même 28,7 ans pour le trident offensif. Il y avait autant de joueurs nés dans les années 80 qu'au XXIe siècle au coup d'envoi côté mauve (3). Oui, certains avaient quand même connu Vidéo Gag.
Tout n’était pas parfait contre Courtrai. Il y a eu deux buts encaissés en l’espace de dix minutes et il y aurait pu en avoir d’autres. Mais l’excuse du déplacement en Bulgarie tenait la route. Et cela devait aussi aux envies très offensives de Riemer, punies sur l’égalisation quand quasi tout le RSCA était dans le rectangle pour reprendre un corner de Refaelov. La preuve d’une ambition retrouvée à Anderlecht.
Avec la prestation aboutie du Standard samedi soir à l’Union, le Clasico de dimanche prochain s’annonce bien au Parc Astrid. Du point de vue footbalistique, il est même le plus excitant depuis longtemps. Très loin du désastre annoncé de la fin octobre quand les "supporters" anderlechtois avaient fait arrêter le match, le dernier de l’ère Felice Mazzù. Dimanche, les fans présents dans le bloc visiteurs ont chanté pendant le match et applaudi à la fin.