Vandenhaute ne fera plus les transferts
Wouter Vandenhaute ne sera pas président protocolaire d’Anderlecht mais ne pourra plus prendre de décisions sans l’accord du Conseil d’Administration . Cela suffira-t-il pour les supporters ?
Publié le 15-01-2023 à 18h55
:focal(545x371.5:555x361.5)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/FOEGB56CPZASTPFTO2SXWEBZSA.jpg)
Présent à Bruges aux côtés de ses CEO Jesper Fredberg et Kenneth Bornauw, Wouter Vandenhaute (60 ans) poussait un ouf de soulagement après le dernier coup de sifflet de l’arbitre Verboomen, ce dimanche lors du Topper. La semaine la plus mouvementée de sa carrière se terminait avec un match nul chez son grand rival. La façon dont le point avait été volé ne comptait pas. À l’issue du match, il est rentré dans le vestiaire mais n’a pas parlé aux joueurs.
Le week-end avait, pourtant, mal commencé pour Vandenhaute. Au Conseil d’administration de vendredi soir, organisé à la demande de Marc Coucke, il avait vite compris qu’il ne pourrait pas maintenir la fonction qu’il occupait depuis le mois de juin 2020. Les membres du conseil - dont Coucke - se posaient des questions par rapport à plusieurs décisions qu’il avait prises.
Entre-temps, Vandenhaute avait déjà enregistré une vidéo dans laquelle il avouait avoir commis une erreur en virant Kompany au profit de Mazzù. La vidéo a été montrée au conseil, mais elle n’a pas convaincu l’audience. La réunion a duré quatre heures et demie, ce qui est énorme. Tout au long du débat, Vandenhaute s’est défendu, mais il était clair qu’il fallait envoyer un signal fort aux supporters.
Finalement, un compromis a été trouvé, surtout pour protéger Vandenhaute contre la rage des supporters. Vu les 24 millions injectés avec son partenaire Geert Duyck, il garde sa fonction de président, mais dans un rôle non-exécutif. Cela signifie qu’il ne peut plus prendre de décisions sans l’accord du Conseil d’administration. Il ne pourra donc plus jouer cavalier seul pour faire des transferts, comme celui de Jan Vertonghen. La gestion quotidienne du club sera partagée entre les CEO Fredberg (pour le sportif) et Bornauw (pour le non-sportif), qui ne doivent plus demander l’accord de Vandenhaute pour prendre des décisions. Pour les dossiers les plus importants, ils doivent aussi avoir l’accord du Conseil.
Le rôle non-exécutif de Vandenhaute ne signifie toutefois pas qu’il devient un président purement protocolaire. Vandenhaute reste le président du Conseil d’administration et cela ne plaît pas à la majorité des supporters. Ils veulent que Vandenhaute démissionne de son poste de président et devienne un simple actionnaire, vu la fortune qu’il a investie dans le club. Est-ce qu’ils vont poursuivre leurs actions anti-Vandenhaute ? Au Standard, les présidents Roland Duchâtelet et Bruno Venanzi ont senti que c’est une lutte qu’il est impossible de gagner sur le long terme.
Marc Coucke, qui a injecté 130 millions dans le club et qui reste propriétraire, est un des actionnaires qui a exigé d’être tenu davantage au courant des décisions qui seront prises. Plus que jamais, il veut savoir ce qui se passe avec son argent. Il ne va toutefois pas reprendre son ancienne fonction : il reste dans l’ombre et ne va donc pas donner des interviews au nom d’Anderlecht.
La première tâche de Fredberg sera de tenter de convaincre Jean Kindermans de réintégrer l’école de jeunes. Selon nos informations, Kindermans n’est pas contre cette idée. Ce ne sera toutefois pas évident de renégocier un nouveau contrat, vu que Kindermans se trouve en position de force après la tempête qui s’est abattue sur Neerpede la semaine passée. Il est aussi possible qu’il preste son préavis jusqu’à la fin de la saison 2023-2024. Et puis, Fredberg et Bornauw devront aussi voir quel rôle ils pourront attribuer à Peter Verbeke, l’ancien CEO, qui a été out suite à un problème de santé.
En quelques mois, l’organigramme du club a une fois de plus été secoué. Depuis la vente du club en décembre 2017, le mot "stabilité" est un terme qu’on ne connaît plus à Neerpede.